Paris : La famille de Cédric Chouviat dénonce une bavure policière après l'interpellation de leur proche - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - International | Par Eva | Publié le 09/01/2020 05:01:30

Paris : La famille de Cédric Chouviat dénonce une bavure policière après l'interpellation de leur proche

Interpellé à Paris le 3 janvier, Cédric Chouviat est décédé après un arrêt cardiaque le 5 janvier. La famille du livreur a porté plainte mardi pour « violences volontaires » et une information judiciaire pour « homicide involontaire » a été ouverte. Les avocats de la famille dénoncent une bavure policière. Cédric Chouviat était un habitué des contrôles routiers. Ce livreur sillonnait tous les jours les rues de Paris sur son scooter, effectuant des livraisons pour le compte de l’entreprise familiale de transport. Le 3 janvier, il devait visiter une cinquantaine d’entreprises dans Paris et sa proche banlieue pour livrer des chèques-repas. Mais sa course est interrompue dans la matinée.

Peu avant dix heures, il est interpellé par la police au croisement du quai Branly et de l’avenue de Suffren, près de la tour Eiffel, dans le très chic 7e arrondissement. Selon la police, le livreur aurait utilisé son téléphone en roulant et sa plaque d’immatriculation aurait été illisible. Cédric Chouviat est alors verbalisé pour infraction au code de la route.

Selon le rapport d’intervention consulté par Le Parisien, le livreur revient ensuite vers la voiture de police. Le ton monte et Cédric Chouviat est interpellé pour outrage, menotté et immobilisé au sol par trois agents. Alors qu’il est face contre terre, son casque toujours sur la tête, Cédric Chouviat fait un arrêt cardiaque. Transporté en urgence en réanimation à l’hôpital Georges-Pompidou, ce père de cinq enfants meurt dans la nuit du dimanche 5 janvier, à l’âge de 42 ans.

« Bavure policière » et vidéos amateur

Pour la famille Chouviat et ses avocats, Mes Arié Alimi et William Bourdon, il n’y a aucun doute : il s’agit d’une « bavure policière ». Une plainte a été déposée mardi pour « violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».

À l’appui de leur accusation, plusieurs vidéos amateur obtenues à la suite d’un appel à témoins. Dans une première vidéo, Cédric Chouviat apparaît casqué en train de tourner nerveusement autour des policiers en les filmant. Une autre vidéo le montre ensuite au sol à plat ventre, toujours casqué, se débattant sous le poids de trois policiers qui tentent de le maîtriser.
Les images ne montrent pas le moment où il tombe au sol, mais « deux témoins indiquent qu’il a subi une clé d’étranglement », a déclaré Me Arié Alimi lors d’une conférence de presse, mardi 7 janvier. « Il ne s’agit pas d’un infarctus, mais d’un arrêt cardiaque lié à une hypoxie, une privation d’oxygène », ajoute l’avocat.

« Il n’était pas cardiaque », précise à la presse Christian Chouviat, le père de Cédric. « Il avait repris le sport il y a quelques mois et vu un cardiologue qui lui avait dit qu’il n’avait aucun problème. » L’homme en colère dénonce « un assassinat ». « Vous avez une famille révoltée ! Il y a cinq gosses qui sont à réclamer leur père et moi je leur dis : ‘On a assassiné votre père, on va aller au combat' », fulmine-t-il.

Le plaquage ventral, une technique qui fait débat

En cause, selon la famille et les avocats, la technique du « plaquage ventral » utilisée par les policiers. Le plaquage au sol ou « decubitus ventral » est une technique d’interpellation régulièrement décriée. Elle consiste à plaquer fermement une personne sur le sol et à la maintenir dans cette position, à l’aide d’une pression importante sur le thorax.

Cette technique a coûté la vie à plusieurs personnes interpellées, notamment Adama Traoré, maintenu au sol par plusieurs agents assis sur lui. Celui-ci est décédé d’asphyxie le 19 juillet 2016, à l’âge de 24 ans.

La technique est notamment interdite dans plusieurs villes ou pays, comme la Belgique, la Suisse, New York ou Los Angeles. Mais la France fait office de mauvaise élève en la matière. Elle a notamment été condamnée en 2017 par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) pour la mort d’un homme après son immobilisation ventrale dans un fourgon de police.

En février 2019, une proposition de loi a été déposée par une dizaine de députés pour demander l’interdiction « des techniques d’immobilisation létales ». La demande a été rejetée par le Parlement.

« Américanisation des techniques d’interpellation »

« Il n’y aucun doute sur le fait que les modalités d’interpellation – la clé, le plaquage ventral, l’étouffement – étaient inappropriées et hors de proportion », poursuit Me Bourdon. « On pouvait passer les menottes et ça suffisait. »

L’avocat engagé, qui a défendu plusieurs familles ayant connu le même drame, dénonce une forme d' »américanisation des techniques d’interpellation » en France, de même que « la culture d’impunité qui reste ancrée dans la culture policière et particulièrement chez sa hiérarchie, le ministère de l’Intérieur et la préfecture ».

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