Arabie saoudite : La diffusion de « rumeurs » passible de lourdes peines de prison - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - International | Par Eva | Publié le 26/01/2022 11:01:45

Arabie saoudite : La diffusion de « rumeurs » passible de lourdes peines de prison

En Arabie saoudite, la diffusion de « rumeurs » sur les réseaux sociaux touchant à « l‘ordre public » est un « crime majeur », passible de cinq ans de prison et d‘une lourde amende.

C‘est l‘avertissement des autorités saoudiennes à la suite d’affirmations en ligne, « infondées » affirment-elles, sur des cas de harcèlement sexuel lors d‘un événement à Riyad le 14 janvier dernier.

C‘est une affaire qui a fait grand bruit sur les réseaux sociaux saoudiens. Le 14 janvier dernier, le célèbre groupe de K-Pop Stray Kids devait se produire à Riyad. Le concert a finalement été annulé pour des raisons météorologiques. Mais les spectateurs étaient déjà présents sur le site. En quittant les lieux, des informations évoquant des cas de harcèlement sexuel et même des disparitions ont émergé dans le top des tendances sur Twitter avec le hashtag #TristeConcert.

Des personnes qui affirment avoir participé à cet événement ont toutefois rejeté ces informations en postant eux aussi des tweets. Tout comme le chef de l‘autorité saoudienne de divertissement qui a immédiatement réagi. Quelques jours plus tard, le 17 janvier, le parquet saoudien a quant à lui annoncé avoir convoqué plusieurs personnes impliquées dans la diffusion de ces « rumeurs infondées ». Elles risquent cinq ans de prison et plus de 700 000 euros d‘amende. Les autorités laissent par ailleurs entendre qu‘il s‘agirait d‘une campagne de désinformation menée sur les réseaux sociaux contre l‘Arabie saoudite pour porter atteinte à son image.

Dissuader les femmes de parler publiquement

Selon certains experts, cet avertissement des autorités pourrait dissuader les femmes de parler publiquement de harcèlement sexuel. C‘est un sujet encore tabou en Arabie saoudite même si une loi anti-harcèlement a été adoptée en mai 2018.

Les réseaux sociaux sont l‘un des rares espaces de liberté – certes contrôlés – mais sur lesquels la jeunesse saoudienne s‘exprime. C‘est aussi là que le mécontentement de la population peut se faire entendre, notamment à l‘égard de certains grands projets de réformes dans le royaume.

En Arabie saoudite, il y a environ 28 millions d‘utilisateurs actifs des réseaux sociaux selon les statistiques de Global Media Insight, ce qui fait de ce pays de 35 millions d‘habitants l‘un des plus connectés au monde.

Et c‘est notamment sur les réseaux sociaux que des cas de harcèlement sont signalés. Deux exemples : en septembre dernier lors d‘une célébration pour la fête nationale, des images et des vidéos de femmes harcelées se sont largement répandues sur les réseaux sociaux. Le ministère saoudien de l‘Intérieur avait tweeté à cette occasion un rappel de la loi anti-harcèlement. En décembre dernier, des cas ont aussi été signalés lors d‘un concert à Riyad même si les organisateurs avaient publié un code de conduite pour éviter ces situations de harcèlement.

Depuis le lancement de la Vision 2030 du prince héritier Mohammed ben Salman – et finalement depuis l‘ouverture sociale du royaume – on note cette tendance. Ces dernières années, les concerts, comme d‘autres divertissements d‘ailleurs, se sont multipliés en Arabie saoudite. La séparation des hommes et des femmes n‘est plus de rigueur comme elle l‘était auparavant dans le royaume.


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