Forum des affaires USA-Afrique : Ce que préconise Macky Sall - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Société | Par Eva | Publié le 14/12/2022 03:12:20

Forum des affaires USA-Afrique : Ce que préconise Macky Sall

 »Si nous voulons bâtir un Partenariat pour un avenir prospère et résilient, comme le veut le thème du forum, il y a certainement des préalables à remplir de part et d’autre », a affirmé le Président Macky Sall.

C’était à l’occasion du deuxième sommet Afrique-Etats-Unis d’Amérique. Il est revenu lors de son allocution sur les conditions à remplir pour les deux continents pour de meilleures coopérations dans le futur. NotreContinent vous propose l’intégralité de son discours.

Chers collègues,

Mesdames, Messieurs,

Je remercie le Département américain du commerce, la Chambre de commerce américaine et le Corporate Council on Africa, d’avoir organisé ce business forum en partenariat avec Prosper Africa.

C’est une excellente initiative, parce que le commerce, l’investissement privé et le partenariat public-privé sont des composantes essentielles des échanges économiques entre Etats.

Plus que l’aide publique au développement, c’est surtout le business qui stimule la croissance et crée de la richesse.

Si nous voulons bâtir un Partenariat pour un avenir prospère et résilient, comme le veut le thème du forum, il y a certainement des préalables à remplir de part et d’autre.

Du Côté africain, la promotion des investissements directs étrangers requiert la poursuite de politiques publiques robustes, pour préserver la stabilité macroéconomique et améliorer le climat des affaires à travers un cadre légal et réglementaire prévisible et transparent.

Ce sont des conditions minimales pour inspirer la confiance de l’investisseur en sécurisant l’investissement.

En outre, la mise en place de la Zone de libre échange continentale africaine offre également de nouvelles opportunités de commerce et d’investissement sur le continent.

Cela dit, je dois aussi attirer à nouveau l’attention de nos partenaires sur la perception des risques associés aux investissements en Afrique.

Cette perception demeure anormalement élevée par rapport au risque réel, et contribue à renchérir le coût de l’investissement dans nos pays.

Il nous faut travailler ensemble pour que les évaluations des agences de notation soient plus transparentes, en reflétant au mieux les réalités propres à chaque pays. Cela permettrait de réduire les primes d’assurance exagérées.

Nous savons que les compagnies américaines ont le savoir-faire et les capacités technologiques et financières pour investir en Afrique dans des domaines aussi divers que les infrastructures, le transport, l’habitat, l’hôtellerie, l’énergie, l’industrie pharmaceutique et agroalimentaire, les mines, les TIC et les hydrocarbures.

Elles sont d’ailleurs nombreuses à opérer avec succès en Afrique. Mais à mon avis, il est possible de faire plus.

L’investissement en Afrique, surtout dans les infrastructures lourdes, a besoin de back-up pour adoucir les conditions de financement des projets.

Pour cela, des institutions financières telles que DFC (Development Finance Corporation) devraient mieux soutenir les relations d’affaires Etats-Unis-Afrique, en facilitant l’accès des pays africains au crédit, et en accompagnant davantage l’investissement privé américain sur le continent par des mécanismes financiers appropriés.

A compétences égales, c’est souvent l’accompagnement financier qui peut faire la différence.

Enfin, ma dernière remarque porte sur les lenteurs excessives qui plombent l’exécution des projets et programmes de développement. Les délais de passation des marchés publics sont souvent trop longs.

Selon des statistiques de la Banque mondiale en 2015, ces délais peuvent aller jusqu’à 389 jours pour un appel d’offres international, 273 jours pour un appel d’offres restreint, 298 jours pour un appel d’offres national et 90 jours pour une demande de renseignements et de prix qui est la forme simplifiée de passation d’un marché.

Ces délais anormalement longs, avec des procédures et formalités complexes, conduisent fatalement à la faiblesse des taux de décaissement des financements des projets de développement.

Ce n’est pas un modèle de bonne gouvernance parce que pour des pays en quête d’émergence, le temps nous est compté.

Il y a donc du travail à faire pour concilier le souci de transparence et l’obligation d’efficacité et de résultat.

Les gouvernements sont élus pour délivrer, et non pour gérer des procédures longues et obsolètes.

Il nous faut œuvrer ensemble et avoir le courage de réformer pour lever toutes ces barrières qui constituent un frein à la coopération, au commerce et à l’investissement.

Voilà les quelques remarques que je souhaitais faire en guise d’introduction à notre forum. Je vous remercie.


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