Détérioration du partenariat Afrique-Europe : Les raisons du désamour ! - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Economie | Par Eva | Publié le 16/12/2022 06:12:00

Détérioration du partenariat Afrique-Europe : Les raisons du désamour !

La Fondation Afrique-Europe a publié son rapport annuel 2022 du Groupe de personnalités de haut niveau, évaluant l’état d’avancement des engagements du partenariat Afrique-Europe. Le document fait le constat d’une détérioration des relations entre les deux continents.

La détérioration des relations Afrique-Europe est actée. Selon le rapport de la Fondation Afrique-Europe sur l’état des relations entre les deux continents voisins, elle découle des faiblesses qui sont apparues depuis 2020.

Parmi lesquelles, les réponses ‘’inéquitables’’ à la pandémie de Covid-19 et l’échec du financement du climat, ‘’qui ont mis en évidence les déséquilibres économiques et de pouvoir entre nos deux continents’’.

Toutefois, pour les auteurs du rapport, en dépit ou en raison de l’évolution de la géopolitique mondiale, ‘’un partenariat Afrique-Europe solide reste le moyen le plus efficace de résoudre les crises interconnectées que sont l’inflation, l’accès à l’énergie, l’insécurité alimentaire et le changement climatique’’.

Aux yeux de la coprésidente de la Fondation Afrique-Europe et ancienne présidente de l’Irlande, Mary Robinson, si l’Afrique et l’Europe veulent construire un véritable partenariat sur le climat, ‘’il faut changer radicalement la compréhension des besoins immédiats de chacun et des aspirations à plus long terme, que les deux continents se sont fixés.

La Fondation Afrique-Europe a un rôle clé à jouer pour garantir que des dialogues francs contribuent à ouvrir la voie à ce partenariat ».

D’après les recommandations, pour faire progresser les relations Afrique-Europe, il est essentiel de suivre les progrès, de maintenir des espaces ouverts pour un dialogue régulier et d’aborder la gouvernance mondiale, ainsi que les réalités démographiques et économiques du XXIe siècle.

Le rapport indique que, sans la création et le développement de chaînes agroalimentaires locales, l’approvisionnement alimentaire local échappe au contrôle de l’Afrique et il est crucial de soutenir les chaînes agroalimentaires locales, pour parvenir à une plus grande intégration économique et développer les corridors commerciaux.

‘’Les engagements de financement existants doivent également être respectés et de nouveaux engagements doivent être convenus pour maintenir la dynamique de l’action climatique.

La priorité doit être accordée aux 100 milliards de dollars que la Cop26 aurait dû mobiliser et convenir de la voie à suivre pour doubler le financement de l’adaptation, d’ici 2025’’, souligne le rapport.

‘’À l’horizon 2023, les ambitions en matière de climat doivent être renforcées, si l’on veut que nos deux continents enregistrent les progrès nécessaires’’, poursuivent les rédacteurs.

En effet, la publication du rapport intervient huit mois après le sommet tant attendu de février entre les dirigeants de l’Union africaine et de l’Union européenne, suivi de près par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, une semaine plus tard.

Il a été soutenu par le groupe de personnalités de haut niveau de l’AEF qui s’est réuni le 27 octobre dernier à Bruxelles pour évaluer l’état des relations Afrique-Europe et les progrès réalisés, depuis le sommet de février.

Sommet sur le climat

Ceci fait dire à Mo Ibrahim, cofondateur de l’AEF et fondateur et président de la Fondation Mo Ibrahim : « Il est crucial que l’Afrique et l’Europe avancent ensemble sur leurs objectifs climatiques. Les liens de coopération et d’amitié qui unissent les deux continents, doivent rester solides ».

Il ajoute : ‘’A ce titre, et dans un contexte marqué par l’augmentation des crises, des enjeux et des répercussions sur la sécurité alimentaire et énergétique des États, il est crucial, pour le Groupe de haut niveau, de passer au crible les problématiques communes aux Africains et aux Européens, et de réfléchir à leurs éventuelles solutions. Chercher ensemble des réponses aux défis alimentaires et environnementaux qui nous concernent tous est un impératif’’.

Ainsi, avec la Cop27 qui se profile à l’horizon, les questions d’adaptation, d’atténuation, de pertes et de dommages, et les solutions pour renforcer la résilience de l’agriculture et des systèmes alimentaires aux effets néfastes du climat, doivent recevoir toute l’attention qu’elles méritent à Sharm El-Sheikh.

Le co-président du Groupe stratégique de l’AEF sur les systèmes agricoles et alimentaires durables, ancien Premier ministre du Niger et ancien directeur de l’Auda-Nepad, Ibrahim Mayaki, souligne, dans ce sens, la nécessité pour tout nouveau plan, de s’inscrire dans les plans existants de l’Afrique pour des systèmes alimentaires résilients tels que le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA).

« C’est une erreur de ne pas en parler… Toute nouvelle initiative qui se présente, doit s’inscrire dans les stratégies que nous avons mises en place’’, dit-il.

En tout cas, selon les recommandations du rapport, ‘’les engagements de financement existants doivent également être respectés et de nouveaux engagements doivent être convenus pour maintenir la dynamique de l’action climatique.

La priorité doit être accordée aux 100 milliards de dollars que la Cop26 aurait dû mobiliser et convenir de la voie à suivre pour doubler le financement de l’adaptation d’ici 2025’’.

Et chacun s’accorde sur le fait qu’à l’horizon 2023, ‘’les ambitions en matière de climat doivent être renforcées, si l’on veut que nos deux continents enregistrent les progrès nécessaires’’.

Toujours, dans la perspective de la Cop27 et au-delà, souligne le document, ‘’un travail sérieux sur le partenariat climatique et l’adaptation est nécessaire, sur la base d’un dialogue franc’’.

Ainsi, l’AEF promet qu’elle s’efforcera de poursuivre ses efforts pour faire progresser le dialogue entre les deux continents, en s’appuyant sur les connaissances et les recommandations de ses groupes de travail, du groupe de personnalités de haut niveau et du réseau de femmes dirigeantes, notamment sur l’énergie durable, l’adaptation au changement climatique et la jeunesse.


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