Considéré comme l’un des mohicans du cinéma sénégalais et africain, le cinéaste Moussa Sène Absa est connu pour ses prises de position et ses films engagés.
Il a fait parler de lui à l’occasion de la 33e édition des Journées cinématographiques de Carthage (Tunisie) selon le quotidien des JCC.
Son chef-d’œuvre ‘’Xalé…’’ était en compétition officielle dans la catégorie des longs-métrages de fiction. Le film retrace l’histoire d’Awa, une collégienne de 15 ans jouissant de la vitalité et de la joie de vivre de l’adolescence. Elle vit avec son jumeau Adama.
Ce dernier aspire à rejoindre l’Europe.
Lors du décès de leur grand-mère, sa tante Fatou et son oncle Atoumane décident de semarier pour honorer l’honneur de la famille. Cependant, Fatou n’aime pas Atoumane.
Cinéaste chevronné à l’esprit libre, Moussa Sène Absa a un parcours exceptionnel. Il a écrit l’histoire des Journées cinématographiques de Carthage depuis 1988 en remportant le Tanit d’argent avec son court-métrage le « Prix du Mensonge ».
En 2022, il remporte la Meilleure interprétation féminine dans les blessures de l’enfance. Interview.
Ce film s’inscrit dans une trilogie entamée par le film ‘’Jëf Jël’’, ‘’Tableau ferraille’’, puis le film ‘’Madame Brouette’’. Cette trilogie raconte des destins de femmes.
Les deux premiers abordent diverses thématiques comme la maternité, la polygamie, la souffrance des mères célibataires, la quête de l’amour et la trahison amoureuse.
Avec ‘’’Xalé : Les blessures de l’enfance’’, je reviens sur le récit d’une enfance mutilée, des rêves brisés et ceux qu’on tente de sauver.
Pourquoi cette focalisation sur des univers féminins ?
J’étais élevé par des femmes. Je n’ai pas connu mon père. Par conséquent, je n’avais pas en face de moi une figure paternelle.
Entouré de mes tantes, j’ai connu, à travers elles, des joies et des blessures de la vie. Ces tantes sont porteuses de magnifiques destins féminins.
Mon cinéma s’inscrit dans le récit d’histoires intimes où la musique y joue un rôle essentiel pour les sublimer.
Que représentent les Journées cinématographiques de Carthage pour vous ?
J’ai débarqué aux JCC quand j’étais un jeune cinéaste inconnu. Ce festival m’a recueilli et m’a ouvert la voie vers le succès. J’y ai récolté plusieurs prix.
‘’Xalé : Les blessures de l’enfance’’ a été projeté en avant-première. C’est un film africain qui a sa place dans un festival qui célèbre le cinéma africain.
