Témoignages contradictoires lors d'un procès pour viol : Les faits à Mbour - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Fait divers | Par Eva | Publié le 25/02/2023 01:02:24

Témoignages contradictoires lors d'un procès pour viol : Les faits à Mbour

Le tribunal des flagrants délits de Mbour a jugé une affaire de viol et d’attentat à la pudeur avec violence sur la personne de R. Seck, une jeune apprentie tailleur. D. Ndour, un chauffeur de taxi et cousin par alliance de la victime, était accusé de ces crimes.

Ce jour-là, le taximan explique que la fille, qui est apprenti tailleur, l’avait appelé pour lui demander de la conduire à son lieu de travail. Ce qu’il va faire sans arrière-pensée. Le lendemain, il est accusé de viol.

Il se défend en parlant de cabale orchestrée par sa tante. Selon lui, cette dernière, qui est la femme de son oncle, voulait que son mari lui cède les papiers de la maison. « J’ai dit à ma tante que mon oncle ne pouvait pas lui offrir la maison, car il avait d’autres enfants », explique le prévenu.

Mais R. Seck soutient mordicus que son cousin par alliance avait abusé d’elle. Elle explique aux juges que ce jour-là, Daouda l’avait appelée pour lui demander si elle était à la maison. Il l’a trouvée avec une serviette nouée sur sa poitrine et il a profité de la situation pour abuser d’elle. Et qu’après son acte odieux, D. Ndour l’a déposée à l’atelier où elle apprend la couture.

Elle explique que D. Ndour lui a une fois proposé de sortir avec lui, mais qu’elle avait refusé. En guise de dommages et intérêts, elle a réclamé 2 millions F CFA.

Mais ce qui a semé le doute dans l’esprit du tribunal, est que le certificat médical atteste que la fille n’a jamais eu de contact sexuel. Mieux, que son hymen était intact, n’avait pas de déchirure récente, mais juste des ecchymoses.

Le procureur Djitté, pour sa part, est convaincu qu’il y a bel et bien eu viol. Et ce n’était qu’une manière pour D. Ndour de les détourner de l’essentiel. « Il savait qu’il n’y avait personne à la maison. Il en a profité pour faire son acte odieux », balance le maître des poursuites.

Les faits d’attentat à la pudeur fondés en l’espèce, il a ainsi requis deux ans ferme contre D. Ndour.

Pour Me Sène, avocat de D. Ndour, il n’y a jamais eu de pénétration de son client à l’endroit de R. Seck. Que la fille était dans de véritables affabulations, surtout qu’elle avait assuré avoir entretenu deux rapports sexuels avec son ex-copain. L’avocat estime que les déclarations de la plaignante sont tirées par les cheveux. Surtout qu’elles ne sont corroborées par aucun témoignage.

« On ne peut entrer en voie de condamnation que lorsqu’on est sûr de la réalité des faits. Les déclarations tenues à la barre sont diamétralement opposées de celles tenues lors de l’enquête préliminaire », défend l’avocat. Il a invité le tribunal à relaxer son client, ne serait-ce qu’au bénéfice du doute.

D. Ndour a été finalement relaxé des chefs de viol et d’attentat à la pudeur avec violence.

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