Lundi dernier, après des mois d’absence de dialogue, l’opposition guinéenne a repris contact avec le gouvernement, qui est actuellement dominée par les militaires.
Cette situation a créé des craintes quant à une possible montée des tensions. Les représentants des Forces vives, une coalition regroupant les principaux partis politiques, les syndicats et les organisations non gouvernementales, ont accepté de rencontrer le Premier ministre Bernard Goumou, sous l’égide de leaders religieux.
Cependant, cette rencontre ne semble pas avoir dissipé les soupçons profonds que l’opposition nourrit envers la junte militaire au pouvoir, surtout après l’interpellation d’un de ses membres le samedi précédent.
Les autorités religieuses ont joué un rôle crucial pour faciliter cette rencontre, mais elles ont également dû intervenir pour reporter une manifestation prévue la semaine dernière à mercredi prochain, après que l’opposition ait refusé de dialoguer dans les conditions fixées par la junte.
Cette dernière a interdit toutes les manifestations et vient de menacer d’interdire les partis politiques. L’opposition accuse la junte de confisquer le pouvoir, en raison de l’arrestation d’un certain nombre de ses dirigeants et du lancement de poursuites judiciaires contre d’autres.
Dans un pays où les violences politiques sont monnaie courante, la dernière manifestation de mi-février avait entraîné des affrontements qui avaient coûté la vie à trois personnes. Après la rencontre de lundi, l’opposition n’a pas communiqué sur le maintien ou le rapport de la manifestation prévu mercredi.
Cependant, certains de ses membres ont exprimé leur méfiance envers la junte, affirmant qu’elle a effectué les démarches des religieux au sérieux arrêté, elle n’aurait pas un des acteurs majeurs des Forces vives, Abdoul Sacko, qui a été interpellé samedi dernier. Il a été relâché, mais a été à nouveau convoqué lundi. Les gendarmes l’ont interrogé sur son implication présumée dans l’organisation de manifestations interdites. Il a été relâché à nouveau, mais doit retourner chez les gendarmes vendredi.
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