Un scandale a éclaté au Kenya Open, la compétition internationale d’échecs qui a eu lieu du 6 au 10 avril à Nairobi, lorsqu’un joueur s’est fait passer pour une femme en portant un niqab et des lunettes.
Cette mystérieuse joueuse a disputé quatre tours du tournoi féminin avant d’être démasquée par les organisateurs. Elle a ensuite admis avoir agi ainsi pour gagner de l’argent.
John Mukabi, le secrétaire général de la fédération kényane d’échecs, a déclaré que c’était la première fois qu’un tel cas se produisait dans le monde entier.
Selon lui, plusieurs signes ont mis les organisateurs sur la piste du joueur déguisé. Tout d’abord, son nom ne correspondait pas à un nom musulman, comme on s’y attendait en voyant son niqab.
Ensuite, après les parties, il disparaissait et ne revenait qu’à quelques minutes du tour suivant. De plus, sa carrure, ses épaules plus masculines que féminines et ses chaussures ont également attiré l’attention des arbitres.
Le joueur déguisé a remporté une victoire lors du troisième tour contre une joueuse kényane très expérimentée qui avait participé six fois à la prestigieuse Olympiade d’échecs.
Cela a convaincu les juges d’intervenir. Après une défaite de peu face à une Ougandaise lors du tour suivant, les arbitres ont pris le joueur à part et une femme arbitre l’a accompagné aux toilettes où on lui a demandé d’enlever son niqab.
Le joueur a immédiatement admis qu’il était un homme et a été exclu du tournoi. Les scores de ses matches ont été inversés.
Le joueur déguisé, un étudiant de l’université de Nairobi, a expliqué qu’il avait agi ainsi en raison de problèmes financiers.
Les dix premières joueuses du tournoi féminin recevaient une somme d’argent allant jusqu’à 500 000 shillings kényans (environ 3 300 euros) pour la vainqueur.
Cette compétition étant moins relevée que le tableau masculin, où figuraient des grands maîtres et des maîtres internationaux, le joueur n’avait pas eu d’autre choix que de s’inscrire dans le tournoi féminin.
Le joueur déguisé est convoqué devant la commission disciplinaire de la fédération kényane et risque plusieurs années de suspension.
Ce scandale soulève des questions sur la vérification de l’identité des joueurs lors des tournois d’échecs et sur la façon dont les organisateurs peuvent garantir que tous les participants jouent dans leur catégorie respective.
Article écrit par : Daouda Diagne
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