L'accouchement risqué d'une migrante : Le récit poignant du mari - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Confidence | Par Eva | Publié le 28/05/2023 02:05:00

L'accouchement risqué d'une migrante : Le récit poignant du mari

Roger, un homme âgé de 34 ans, se trouve confronté à une situation difficile en Libye avec sa femme enceinte. Coincés dans l’ombre, ils réussissent à se débrouiller seuls lors de l’accouchement, éclairés par la faible lueur des bougies.

Tous deux se cachent dans une chambre d’un appartement à Tripoli, où des locataires libyens ignorent leur présence. Par miracle, la mère et le bébé de six mois se portent bien, et la petite famille aspire à rentrer rapidement en Côte d’Ivoire.

Roger, ayant fui son pays en fin d’année 2015 en raison de pressions et de menaces de mort, est contraint de quitter la Côte d’Ivoire avec sa femme.

Ils espéraient reconstruire leur vie en Tunisie, mais plus de deux ans après leur installation, ils se retrouvent confrontés à de nouvelles menaces provenant d’Ivoiriens installés dans ce pays. Pris de panique, le couple décide de fuir vers la Libye l’année dernière, dans l’espoir de rejoindre l’Europe et de trouver refuge en sécurité.

La femme de Roger, Aline, était alors enceinte de quatre mois. Une fois arrivés en Libye, ils passent plusieurs semaines dans un camp près de Tripoli et tentent de traverser la Méditerranée.

Interceptés par les garde-côtes libyens, ils sont envoyés au centre de détention de Tarek el-Matar. Quatre jours plus tard, ils parviennent à s’échapper après avoir versé 600 000 francs CFA (environ 900 euros) pour obtenir leur libération.

Sans solution viable, le couple se résout à contacter des passeurs pour retourner en Tunisie ou en Côte d’Ivoire, malgré les menaces qui pèsent sur eux. L’un des trafiquants les héberge dans une chambre d’un appartement à Tripoli, en attendant de pouvoir les aider à quitter le pays.

C’est dans cette modeste pièce qu’Aline met au monde son enfant, avec l’aide de son mari. Roger relate cet événement avec émotion.

« Le passeur nous a installés dans cette chambre dépourvue d’eau et d’électricité. Il nous a donné un matelas, des bougies pour éclairer la pièce pendant la nuit, ainsi que de la nourriture et deux bidons de 7 litres d’eau pour notre hydratation et notre toilette.

Il nous a strictement recommandé de ne pas faire de bruit, au risque de prévenir les autres locataires, des Libyens, qui alerteraient la police. Nous étions prisonniers de cette pièce, incapables de sortir.

Une nuit, vers 2 heures du matin, ma femme a commencé à ressentir de fortes contractions. Elle souffrait énormément. J’ai essayé d’appeler des personnes que je connaissais en Libye pour qu’elles viennent nous aider, mais personne n’a répondu à mes appels.

La peur s’est emparée de nous. Aline ne pouvait pas crier malgré la douleur, alors je lui ai placé un chiffon dans la bouche. Heureusement, nous avions des bougies qui nous fournissaient un peu de lumière.

Article écrit par : Claire Mendy

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