Article opinion écrit par la contributrice : Mimi Ndiaye.
À l’approche des élections, le président Macky Sall a fait une annonce surprenante : un soutien financier aux lutteurs traditionnels. La question qui se pose est de savoir s’il s’agit d’une réelle préoccupation pour ce secteur en difficulté ou simplement d’une manœuvre politique habile.
Il est difficile de ne pas considérer cette annonce à la lumière des ambitions présidentielles de Macky Sall et de la reconnaissance de l’influence significative des lutteurs sur la jeunesse sénégalaise.
Alors que le pays est confronté à une crise politique grandissante et que de nombreux citoyens expriment des inquiétudes quant à l’état de la démocratie sénégalaise, le président semble prendre soin de préserver l’un des piliers culturels du pays.
Est-ce une réelle préoccupation pour le bien-être des lutteurs, ou Macky Sall cherche-t-il simplement à renforcer son soutien populaire en vue des prochaines élections ?
Bien que le président ait renoncé sa candidature à la prochaine élection présidentielle, ses actions récentes suggèrent une stratégie politique astucieuse. Sa rencontre avec environ 600 acteurs de la lutte sénégalaise au palais de la République a été marquée par des annonces de la création prochaine d’un fonds de garantie de 500 millions de francs CFA, financé par le Fonds de garantie des investissements prioritaires. Ce fonds vise à soutenir les promoteurs de la lutte, accompagné d’un système de subvention à long terme.
L’implication croissante des lutteurs dans la politique n’est pas une nouveauté, mais une tendance émergente qui soulève des questions. Les politiciens utilisent de plus en plus les lutteurs non seulement comme défenseurs, mais également comme acteurs offensifs dans leur campagne politique.
Certains voient l’appel de Macky Sall aux lutteurs comme une stratégie bien plus politique que sociale, préparant ainsi le terrain pour son successeur, Amadou Ba, pour les élections de 2024.
Les lutteurs, de leur côté, semblent percevoir cette réalité qui ne les honore pas. Refusant de servir de garde du corps ou de militants politiques pendant la prochaine campagne électorale, ils soulignent le besoin d’un État de droit où de telles pratiques ne devraient pas avoir cours.
Article opinion écrit par la contributrice : Mimi Ndiaye
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