L’arachide, véritable « or jaune » du Sénégal, joue un rôle vital dans notre économie et dans la vie de nombreux agriculteurs. Nous avons observé une hausse de 9 % du prix du kilogramme d’arachide. Si cela réjouit les cultivateurs, souvent issus de ménages modestes, cette situation soulève également de sérieuses préoccupations pour les huiliers locaux.
Cette augmentation est une aubaine. Elle offre aux agriculteurs l’espoir d’améliorer leur niveau de vie et de sortir de la pauvreté.
Chaque franc supplémentaire peut leur permettre d’accéder à des soins de santé, à l’éducation et à une meilleure qualité de vie pour leur famille.
En revanche, la hausse des prix met les huiliers dans une position délicate. Ils doivent faire face à des coûts d’approvisionnement élevés, ce qui menace leur compétitivité sur le marché, surtout face aux importations souvent moins chères (celles qui nous viennent du Ghana, par exemple).
Des entreprises comme la SONACOS, qui transforment l’arachide, continuent de connaître des déficits.
Cette situation met en lumière les défis structurels de notre économie. Bien que l’augmentation des prix profite aux cultivateurs à court terme, elle pourrait compromettre l’avenir de l’industrie de l’huile d’arachide locale. Pour construire une économie durable, il est essentiel de garantir que tous les acteurs de la chaîne de valeur (cultivateurs et huiliers) bénéficient d’un environnement équitable.
Pour équilibrer les intérêts des cultivateurs et des huiliers en matière d’arachide, plusieurs actions stratégiques peuvent être mises en place :
Investir dans des technologies et infrastructures modernes pour améliorer l’efficacité de la transformation de l’arachide en huile, tout en garantissant des normes de qualité. Proposer des formations sur les meilleures pratiques agricoles et de gestion financière pour renforcer les compétences et la rentabilité des acteurs du secteur.
Créer des programmes de microcrédit et des partenariats public-privé pour soutenir les investissements nécessaires à l’amélioration des pratiques agricoles et de transformation. Encourager la formation de coopératives pour renforcer le pouvoir de négociation des producteurs et huiliers, ainsi que leur accès aux marchés. Lancer des campagnes de sensibilisation et collaborer avec les restaurateurs pour promouvoir l’huile d’arachide locale, soutenant ainsi l’économie locale.
En mettant en œuvre ces modestes recommandations, le Sénégal peut améliorer la viabilité de sa filière arachidière, tout en renforçant l’économie locale et le bien-être des communautés impliquées.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Babacar Gaye
Mis en ligne : 09/12/2024
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