Le Sénégal s’apprête à vivre une année historique sur le plan économique. Selon le dernier rapport de la Banque mondiale, publié en janvier 2025, le pays enregistrera une croissance spectaculaire de 9,7 %, une performance qui le place en tête des économies africaines pour l’année à venir.
Cette progression fulgurante s’explique par l’exploitation du gisement gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA), partagé avec la Mauritanie, qui connaît également une ascension économique notable avec une prévision de croissance de 7,8 %. Ce projet énergétique commun, d’envergure stratégique, confirme sa position comme moteur de développement pour les deux pays.
À l’échelle de l’Afrique subsaharienne, la croissance économique devrait atteindre 4,1 % en 2025 et 4,3 % en 2026. Cette reprise modérée repose sur une baisse progressive de l’inflation et un assouplissement des conditions financières.
Cependant, derrière ces chiffres globaux se cachent de fortes disparités. Des économies comme le Niger (8,5 %), la Côte d’Ivoire (6,4 %) et le Bénin (6,4 %) affichent une dynamique robuste, tandis que les poids lourds régionaux, le Nigeria et l’Afrique du Sud, continuent de freiner l’élan du continent malgré une légère amélioration de leurs indicateurs.
Les exportateurs de produits industriels tirent parti d’un rebond des services et d’une consommation privée en hausse. Mais ces avancées restent fragiles, avertit la Banque mondiale.
Plusieurs obstacles pourraient compromettre cette reprise. Un ralentissement économique mondial, des tensions géopolitiques croissantes et des barrières commerciales défavorables figurent parmi les principaux risques identifiés. Par ailleurs, les gouvernements africains, déjà confrontés à un endettement élevé et à des coûts d’emprunt en augmentation, devront composer avec des marges budgétaires limitées, réduisant leur capacité à investir dans des projets publics structurants.
Enfin, le rapport souligne une donnée préoccupante : environ 30 % des économies de la région n’auront pas encore retrouvé leurs niveaux de PIB par habitant d’avant la pandémie d’ici 2026, témoignant des séquelles durables laissées par la crise sanitaire mondiale.
Article écrit par : Amadou Diop
Mis en ligne : 21/01/2025
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