Les révélations de Saïf al-Islam Kadhafi sur le financement présumé de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 ouvrent une fois de plus la boîte de Pandore des relations troubles entre l’Europe et l’Afrique. Ces accusations me rappellent à quel point les enjeux politiques de notre continent sont souvent liés à des manœuvres internationales opaques, où l’Afrique est utilisée comme un pion dans des jeux d’intérêts.
Selon Saïf al-Islam, l’ancien président français aurait reçu des millions de dollars de la Libye en échange d’un soutien politique et d’accords favorables à Tripoli. Si cela s’avère exact, cela démontre non seulement l’ingérence étrangère dans les affaires africaines, mais aussi comment les ressources de nos pays sont détournées pour servir des ambitions personnelles ou géopolitiques. La Libye, sous Kadhafi, était un acteur majeur sur la scène africaine, et ces accusations montrent à quel point son influence pouvait s’étendre.
Ces révélations sont aussi l’occasion de réfléchir à notre propre responsabilité. Pourquoi la richesse de notre continent est-elle si souvent utilisée pour financer des intérêts étrangers au détriment de notre propre développement ? L’histoire de la valise pleine de billets, rapportée par Saïf al-Islam, est emblématique d’une gestion opaque et irresponsable de nos ressources. Ce sont des fonds qui auraient pu servir à construire des écoles, des hôpitaux ou des infrastructures essentielles.
L’autre aspect troublant est l’implication présumée de figures africaines dans ces affaires. Le rôle d’intermédiaires comme Noël Dubus montre que certains de nos compatriotes participent activement à des pratiques qui affaiblissent notre crédibilité et notre souveraineté. En tant que continent, nous devons nous questionner : sommes-nous prêts à tolérer encore longtemps ces complicités internes qui nous maintiennent dans un cycle de dépendance ?
Ce qui est particulièrement frappant, c’est l’absence de preuves concrètes malgré les nombreuses accusations portées. Cela soulève une autre question cruciale : pourquoi l’Afrique ne dispose-t-elle pas des moyens nécessaires pour documenter et défendre ses intérêts sur la scène internationale? Les enregistrements et documents mentionnés par Saïf al-Islam Kadhafi devraient être mis à disposition, s’ils sont réellement existants. Sans cela, ces déclarations resteront des paroles en l’air, alimentant les doutes et renforçant l’idée que l’Afrique manque de transparence et de rigueur.
Enfin, ces accusations devraient nous pousser à reconsidérer nos alliances. Si Nicolas Sarkozy est aujourd’hui sur le banc des accusés, c’est aussi parce que la Libye de Kadhafi l’a aidé à accéder au pouvoir. L’Afrique doit apprendre de ses erreurs et exiger des relations fondées sur le respect mutuel et la transparence. Ce n’est qu’à ce prix que nous pourrons aspirer à une réelle indépendance politique et économique.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Cheikh Ndiaye.
Mis en ligne : 25/01/2025
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