Il est difficile de ne pas être interpellé par la situation des émigrés sénégalais, notamment ceux qui ont quitté leur pays en quête d’un avenir meilleur, mais se retrouvent aujourd’hui pris au piège dans une réalité bien plus dure que ce qu’ils avaient imaginé. Des milliers de Sénégalais, surtout ceux qui ont tenté leur chance aux États-Unis, vivent dans des conditions de précarité extrême, comme en témoigne le cas de plus de 121 émigrés sénégalais vivant dans une même maison à New York.
Le rêve américain qu’ils avaient nourri semble s’être évaporé, remplacé par une existence marquée par la misère : entassés à plus d’une centaine dans des maisons sans chauffage ni électricité, ou obligés de dormir dans des mosquées. Une situation qui est loin de celle qu’on imagine lorsqu’on parle de l’Amérique.
Quand on y réfléchit, cette situation est le reflet de plusieurs décennies de négligence et d’échec dans notre système socio-économique et éducatif. On ne peut pas ignorer que l’un des facteurs clés de cette émigration massive réside dans un manque d’opportunités et de perspectives d’avenir dans notre propre pays. Et là, je dois m’arrêter et poser une question : comment en sommes-nous arrivés là ? Nos parents, dans un élan de traditions, ont souvent eu plusieurs femmes et engendré une multitude d’enfants, mais ont rarement pu leur offrir une éducation solide et des moyens de s’en sortir dans un monde de plus en plus exigeant. Résultat, nous, leurs enfants, héritons de ce fardeau démographique et de cette éducation partielle, qui nous place dans une position de vulnérabilité à la fois ici et ailleurs.
Au fond, ces émigrés qui vivent dans ces conditions à New York sont une conséquence directe de l’échec collectif de plusieurs générations. Nos parents ont souvent pensé que multiplier les enfants, sans forcément se soucier de leur éducation, était une solution. Mais en vérité, cela nous a laissés avec une population sans ressources, sans bases solides et sans véritable plan pour l’avenir. Le manque de soutien, tant au niveau éducatif qu’économique, fait que ceux qui partent à l’étranger se retrouvent souvent démunis et isolés, avec peu de chances de s’en sortir.
Je ne suis pas en train de rejeter la faute uniquement sur nos aînés, mais il est évident que des erreurs ont été commises. Nous devons impérativement repenser la manière dont nous gérons notre démographie et notre système éducatif. Car si nous ne prenons pas conscience de la gravité de la situation aujourd’hui, le pire pourrait effectivement être à venir. Avec une population qui ne cesse d’augmenter et une économie qui n’arrive pas à suivre, la pression sociale, économique et environnementale deviendra insoutenable.
Il est grand temps de repenser la manière dont nous abordons nos problèmes internes, notamment l’éducation, la gestion de la famille et le soutien aux plus vulnérables. L’espoir d’un avenir meilleur à l’étranger ne doit pas être la seule option pour nos jeunes. Nous devons bâtir un système solide ici, dans notre propre pays, pour que nos enfants n’aient plus à se retrouver dans ces situations désastreuses à l’autre bout du monde.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Samba Diallo.
Mis en ligne : 04/02/2025
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