L’annonce de la suspension des activités de l’USAID au Sénégal soulève une grande inquiétude, en particulier pour des secteurs cruciaux comme l’éducation. Le ministre Moustapha Guirassy a souligné les conséquences directes pour son ministère, en particulier pour les programmes liés aux langues nationales, dont une grande partie du financement provient de cette agence.
Pourtant, cette situation n’est qu’un symptôme d’un problème plus large : le manque de contrôle souverain du Sénégal sur son propre développement.
Il est incompréhensible que, malgré cette prise de conscience évidente, nos dirigeants continuent de tergiverser. Vous êtes au pouvoir, vous avez les leviers nécessaires pour agir. Pourquoi attendre après des bailleurs extérieurs pour décider ce qui est bon pour le pays ? Cela fait trop longtemps que le Sénégal laisse son avenir dépendre de l’aide internationale. À un moment donné, il est crucial de se poser la question : à quel prix continuons-nous à accepter cette dépendance ?
Il est grand temps de prendre des décisions audacieuses. L’argument souvent avancé est que, sans ces aides, il sera difficile de financer des projets de développement. Mais cela revient à négliger l’idée même d’une indépendance économique. Au lieu de continuer à dépendre de financements extérieurs, le Sénégal pourrait redéfinir ses priorités et chercher des solutions internes. L’État doit cesser de pleurer sur ses manques et commencer à investir dans ses propres ressources.
En même temps, il faut également se rendre compte que ces programmes d’aide ne sont pas toujours adaptés aux réalités locales. Il existe des programmes qui ne répondent pas aux besoins fondamentaux du Sénégal, mais qui continuent d’être maintenus sous pression. Pourquoi persister à accepter une aide qui ne répond pas à nos priorités urgentes ? Ce n’est pas aux bailleurs de nous dire ce dont nous avons besoin, mais à nous de définir nos priorités nationales.
Le temps est donc venu pour le Sénégal de prendre sa souveraineté en main. Au lieu de se lamenter sur les retombées de la suspension de l’USAID, il est impératif de repenser les priorités de financement en fonction des besoins réels du pays. La question n’est pas de savoir combien nous recevons de l’aide, mais de savoir combien nous pouvons faire par nous-mêmes. Il est crucial de se réapproprier notre destin et d’agir, sans se laisser paralyser par une dépendance excessive.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Yoro Sylla.
Mis en ligne : 07/02/2025
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