Le harcèlement scolaire est un phénomène qui fait régulièrement la une des médias, souvent centré sur les élèves harcelés. Toutefois, une question demeure largement sous-explorée : quand allons-nous enfin aborder le rôle des enseignants dans ce fléau ? Si la majorité des discussions concernent la souffrance des élèves, il est essentiel de souligner que certains enseignants peuvent être, consciemment ou inconsciemment, les instigateurs de situations de harcèlement.
Ces enseignants, en désignant un élève comme cible, en se moquant ouvertement de lui ou en fermant les yeux sur des comportements inappropriés, ouvrent la voie à des abus plus graves. Il est temps de porter un regard critique sur ces pratiques et de réfléchir à l’ampleur de leur impact.
L’impact du harcèlement scolaire ne se limite pas aux relations entre élèves. Bien souvent, un enseignant peut involontairement alimenter cette dynamique. En désignant un élève comme étant différent ou moins capable, l’enseignant joue un rôle de catalyseur dans l’isolement de cet élève. Ce dernier devient alors la cible non seulement des autres élèves, mais aussi de l’institution scolaire elle-même. Au lieu de soutenir cet élève, l’enseignant participe à son marginalisation, le rendant plus vulnérable aux moqueries et autres formes de violence. Cette situation est souvent laissée dans l’ombre, car il est difficile d’imaginer que des adultes censés éduquer puissent devenir les agents du harcèlement.
Dans les écoles, les élèves passent souvent plus de temps avec leurs enseignants qu’avec leurs parents. Ainsi, les attitudes et les comportements de ces derniers peuvent avoir un impact considérable sur les enfants. Par exemple, un enseignant peut, sans en avoir conscience, faire preuve de favoritisme envers certains élèves, à l’opposé d’autres qui peuvent se retrouver ignorés ou ridiculisés. Cela peut mener à des phénomènes de harcèlement non seulement au sein de la classe, mais également dans les relations interpersonnelles des élèves, qui imitent souvent les comportements qu’ils observent chez les adultes.
Le cas d’Astou Seck, une jeune fille victime d’un harcèlement scolaire, est un exemple tragique de ce type de dynamique. Bien que ses camarades aient été les principaux responsables de son calvaire, il est à noter que certains enseignants ont fermé les yeux sur la situation. En ignorant la souffrance de l’élève ou en ne prenant pas les mesures nécessaires pour intervenir, ces enseignants ont renforcé l’environnement hostile dans lequel vivait Astou. Au lieu de protéger cette élève brillante et vulnérable, certains adultes ont détourné le regard, créant ainsi un cercle vicieux où l’élève se sentait de plus en plus isolée.
Le silence des enseignants face à de telles situations est un problème récurrent. Il est crucial de remettre en question ces comportements et de renforcer la formation des enseignants sur la détection du harcèlement, qu’il soit physique, verbal ou psychologique. Les enseignants doivent être non seulement des éducateurs, mais aussi des protecteurs. Ils ont la responsabilité de garantir un environnement d’apprentissage sûr et respectueux pour tous les élèves. Pour cela, il est essentiel d’encourager une culture de bienveillance et d’empathie au sein des établissements scolaires, où les valeurs de respect et de solidarité priment sur l’intimidation et l’humiliation.
En fin de compte, la lutte contre le harcèlement scolaire nécessite une approche globale et inclusive. Il ne suffit pas de désigner uniquement les élèves comme responsables. Les enseignants, les parents et les autorités scolaires doivent tous travailler ensemble pour identifier les signes de harcèlement et intervenir de manière proactive. Il est grand temps d’ouvrir les yeux sur cette réalité et de comprendre que le harcèlement peut aussi venir des adultes censés protéger les élèves. La clé réside dans la vigilance, l’écoute et la prise de responsabilité collective.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Alpha Diallo.
Mis en ligne : 11/02/2025
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