La crise du système de santé sénégalais atteint un niveau critique, et l’exode massif des médecins en est la preuve la plus accablante. Le témoignage du Dr Boubacar Signaté, urgentiste à Paris, met en lumière une situation alarmante : nos médecins, formés avec les ressources de l’État, quittent en nombre croissant le pays pour chercher de meilleures conditions ailleurs.
Face à cette hémorragie de compétences, le ministre de la Santé publique ne peut plus se contenter de discours creux. Il doit tirer les conséquences de son échec et démissionner immédiatement.
Pourquoi les médecins sénégalais fuient-ils leur propre pays ? Parce qu’ils sont confrontés à un environnement de travail indigne de leur engagement. Hôpitaux sous-équipés, salaires dérisoires, absence de protection sociale : les soignants sont abandonnés par les autorités censées les défendre. Pendant ce temps, des pays comme la France leur ouvrent grand les bras, leur offrant non seulement des conditions de travail modernes, mais aussi une reconnaissance de leur valeur. Comment justifier qu’un médecin sénégalais soit mieux traité à l’étranger que dans son propre pays ?
Au-delà du malaise des soignants, c’est la santé de millions de Sénégalais qui est en jeu. À mesure que les médecins quittent le pays, les hôpitaux se vident de leurs compétences et les patients se retrouvent livrés à eux-mêmes. Cette situation n’est pas une fatalité, mais le résultat direct d’une gestion catastrophique du secteur de la santé. Au lieu d’investir dans des infrastructures dignes et de revaloriser les professions médicales, le gouvernement persiste dans une politique de négligence criminelle.
Pire encore, l’université sénégalaise, censée être le vivier de ces compétences, est en pleine déliquescence. Les formations sont obsolètes, les enseignants déconnectés des réalités médicales modernes, et toute tentative de réforme se heurte à une inertie bureaucratique. En fermant les yeux sur cette faillite du système éducatif et sanitaire, le ministre de la Santé devient complice de cette fuite des cerveaux qui condamne notre pays à une dépendance médicale de plus en plus inquiétante.
Il est temps d’arrêter les demi-mesures et d’exiger des comptes. Un ministre incapable de garantir un cadre de travail décent aux médecins et d’assurer aux citoyens un accès digne aux soins ne mérite pas sa place. La seule décision honorable qui reste au ministre de la Santé publique est de démissionner immédiatement, pour laisser place à une gouvernance capable de répondre aux véritables enjeux de la santé au Sénégal.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Fatou Touré.
Mis en ligne : 12/02/2025
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