Un combat perdu d’avance : La gestion du plastique au Sénégal - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Environnement | Par Eva | Publié le 12/02/2025 02:02:10

Un combat perdu d’avance : La gestion du plastique au Sénégal

L’économie circulaire, un concept qui a émergé comme une alternative à la gestion linéaire des ressources, semblait offrir une solution prometteuse à la crise des déchets plastiques qui frappe de nombreux pays en développement, dont le Sénégal.

L’objectif d’une telle économie est de réduire la production de déchets, de favoriser le recyclage et de maximiser la réutilisation des matériaux, tout en minimisant l’impact environnemental.

Cependant, malgré des initiatives louables et des politiques de sensibilisation, le Sénégal semble en retard dans l’implémentation effective de l’économie circulaire pour les plastiques, donnant lieu à une gestion inefficace des déchets plastiques qui continue de polluer son environnement.

Le plastique est omniprésent au Sénégal. Des sacs aux bouteilles, en passant par les emballages alimentaires, le plastique est devenu un produit incontournable dans la vie quotidienne des Sénégalais. Le pays produit une quantité impressionnante de déchets plastiques chaque année. Malheureusement, la plupart de ces déchets se retrouvent dans les rues, les plages, les rivières et la mer, causant d’énormes dégâts à la biodiversité et à l’écosystème.

Le gouvernement sénégalais a certes pris des mesures pour tenter de contrôler cette pollution. En 2015, la loi interdisant la distribution de sacs plastiques à usage unique a été mise en place, une initiative saluée à l’international. Toutefois, la mise en œuvre de cette législation a révélé des failles.

Bien que le plastique à usage unique ait été banni, son remplacement par des alternatives peu durables a souvent entraîné la multiplication d’autres formes de plastiques polluants. Plus préoccupant encore, le recyclage n’a pas suivi le rythme des interdictions. Les infrastructures de gestion des déchets plastiques demeurent limitées, et la culture du recyclage peine à s’implanter auprès des citoyens et des entreprises.

En conséquence, un grand nombre de plastiques finissent dans des décharges non réglementées, ou pire, dans des sites non contrôlés à ciel ouvert. Les efforts de tri sélectif sont inefficaces, car ils sont souvent peu soutenus par une infrastructure adéquate et une gestion rigoureuse. Les initiatives privées, comme les programmes de recyclage, sont encore trop marginales et ne parviennent pas à canaliser l’énorme volume de plastiques produits dans le pays.

Cette situation de « circulaire économique manquée » ne résulte pas seulement d’un manque d’infrastructures, mais aussi d’une véritable déconnexion entre les politiques publiques et les comportements des citoyens. Le recyclage et la gestion des déchets plastiques ne peuvent être efficaces que si les habitudes de consommation changent à la base, ce qui nécessite une prise de conscience collective. La plupart des habitants des zones urbaines, et surtout rurales, continuent de jeter leurs déchets plastiques dans l’environnement faute d’un système accessible et bien conçu pour collecter et traiter ces matières.

En outre, le secteur informel du recyclage, bien que parfois efficace à petite échelle, reste largement inorganisé et peu soutenu par les politiques publiques. Les « bennistes », ces collecteurs de déchets, font un travail important en récupérant des plastiques à des fins de revente ou de recyclage, mais leur travail reste souvent peu rémunéré et expose ces travailleurs à des risques sanitaires.

D’un autre côté, l’industrialisation du recyclage peine à se concrétiser au Sénégal, faute d’investissements dans des technologies modernes et des partenariats public-privé efficaces. Le Sénégal ne peut pas continuer à faire face à une crise plastique sans prendre des mesures concrètes et efficaces.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Babacar.
Mis en ligne : 12/02/2025

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