Donald Trump a, une fois de plus, réaffirmé son scepticisme à l’égard de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et de l’engagement américain envers ses alliés. « S’ils ne paient pas, je ne vais pas les défendre », a-t-il déclaré, un avertissement qui met en lumière une vision profondément pragmatique de la politique internationale selon laquelle les Etats-Unis ne devraient pas assumer la responsabilité de la sécurité de pays qui ne contribuent pas suffisamment à leur propre défense.
Ces déclarations révèlent une nouvelle fracture dans la diplomatie américaine sous son administration, déjà marquée par une approche isolationniste.
L’ancien président semble vouloir remettre en cause les fondements même de l’OTAN, en soulignant l’inégalité perçue dans les contributions des membres de l’Alliance. Selon Trump, si la situation était inversée et que les Etats-Unis avaient besoin de l’aide de leurs alliés européens en cas de crise, ces derniers ne répondraient pas à l’appel. De telles affirmations, bien qu’elles puissent renforcer son discours populiste nationaliste, alimentent une polarisation autour de la notion de solidarité collective qui définit l’Alliance atlantique.
Cette vision de Trump trouve écho dans les critiques persistantes à l’égard des faibles dépenses de défense de certains pays européens. Depuis des années, les Etats-Unis appellent leurs partenaires européens à augmenter leur budget militaire. En 2024, les Etats-Unis consacreront près de 3,3% de leur PIB à la défense, un chiffre bien au-dessus des 2% recommandés pour les autres membres de l’OTAN. Trump, quant à lui, estime que les membres européens devraient consacrer au moins 5% de leur PIB à la défense, une proposition qu’il a déjà formulée au cours de son mandat, mais qui reste largement rejetée par les autres alliés.
La position de Trump, cependant, s’exprime dans un contexte de tensions géopolitiques accrues, notamment la guerre en Ukraine, qui exige une réponse unifiée de l’OTAN. En réponse à l’appel de la Commission européenne pour renforcer la défense du continent, les Vingt-Sept ont approuvé un plan ambitieux de réarmement, mobilisant 800 milliards d’euros. Cela reflète la volonté de l’Europe de prendre ses responsabilités face à de nouvelles menaces. Emmanuel Macron, pour sa part, a affirmé que la France et ses alliés restent des « alliés loyaux et fidèles », soulignant la nécessité de solidarité dans cette période de crise.
La question de savoir si l’OTAN peut survivre à de telles divergences d’opinions sur son fonctionnement et son financement reste ouverte. Si l’idée de Trump de pousser les membres de l’Alliance à payer davantage pour leur propre défense résonne comme une approche pragmatique dans un monde multipolaire, elle risque de fragiliser les liens au sein de l’OTAN et d’affaiblir le principe fondamental de l’assistance mutuelle qui a garanti la paix et la stabilité en Europe pendant des décennies. L’enjeu pour les pays membres de l’OTAN est de maintenir leur unité tout en réajustant leurs priorités financières dans un monde de plus en plus instable.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Jordan.
Mis en ligne : 09/03/2025
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