Au Sénégal, la démocratie est étouffée par une inflation des partis politiques qui tourne au ridicule. Près de 300 partis politiques, et combien d’entre eux peuvent réunir ne serait-ce qu’un millier de militants convaincus ? Très peu.
Ce chiffre absurde n’est pas le signe d’une vitalité démocratique, mais celui d’un système miné par l’opportunisme, le carriérisme et la recherche effrénée de prébendes.
Cette inflation des partis politiques au Sénégal n’est pas anodine. Ces coquilles vides parasitent l’espace public, polluent les élections et empêchent l’émergence de pôles politiques solides capables de porter un projet de société clair et cohérent.
Cette cacophonie organisée n’est pas seulement une nuisance passagère, elle est une stratégie de brouillage. Une stratégie qui sert ceux qui veulent perpétuer le statu quo, maintenir le peuple dans la confusion, détourner les colères légitimes vers de faux débats. Pendant que les Sénégalais se perdent dans un labyrinthe d’alliances inconsistantes et de discours creux, les véritables enjeux chômage, éducation, souveraineté économique sont relégués au second plan. La démocratie ne peut prospérer sur un champ de ruines idéologiques.
En parallèle, une guerre de l’information est menée au grand jour. Des chaînes privées aux réseaux sociaux, les manipulations se multiplient. Chroniqueurs improvisés, influenceurs achetés, journalistes complaisants : toute une faune médiatique contribue à déformer la réalité, à orienter l’opinion, à étouffer les voix dissidentes. Ces mercenaires de l’opinion publique ne servent ni la vérité ni la République, ils servent des intérêts privés, des agendas obscurs. La liberté d’expression n’est pas un prétexte pour tout permettre ; elle est un droit précieux qui exige responsabilité et rigueur.
Face à cette double déliquescence, des mesures courageuses s’imposent. Il faut assainir le paysage politique en exigeant des partis une représentativité authentique, une structuration réelle et une vision à long terme. L’inflation des partis politiques au Sénégal ne doit plus être tolérée comme une fatalité, mais combattue comme une entrave à la consolidation démocratique. Il faut également rétablir l’autorité des régulateurs de l’audiovisuel, encadrer les plateformes numériques, et former une nouvelle génération de journalistes intègres et bien outillés. Le laxisme n’est plus une option. Le pays ne peut plus se permettre de confier son avenir à des illusionnistes médiatiques ou des politiciens d’opérette.
Le peuple sénégalais mérite mieux. Il mérite des dirigeants enracinés dans le réel, des médias qui informent et élèvent le débat, et un espace public où règne la clarté, non la confusion. Les citoyens doivent reprendre le pouvoir sur le récit national, exiger des comptes, refuser les mascarades. Ce combat n’est pas celui d’une élite, mais celui de toutes celles et ceux qui refusent que le vacarme des faux leaders couvre les véritables urgences du pays.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Moussa Faye.
Mis en ligne : 01/06/2025
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