Le 8 juin 2025, le Rwanda annonçait son retrait fracassant de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), dénonçant une prétendue « instrumentalisation » de cette instance régionale par la République démocratique du Congo (RDC).
Une décision qui intervient en pleine crise à l’est du Congo, alors que les preuves s’accumulent sur l’implication directe du régime de Paul Kagame dans les exactions du M23. En tant que citoyen engagé et témoin des souffrances congolaises, je prends position : le Rwanda doit cesser de jouer les victimes alors qu’il alimente sciemment un conflit meurtrier.
Depuis fin 2021, la région du Kivu, à l’est de la RDC, est le théâtre d’une offensive brutale du groupe rebelle M23, déjà tristement célèbre pour ses massacres et son mépris total du droit humanitaire. En quelques mois, ces combattants lourdement armés ont conquis des villes entières, provoquant la fuite de plus d’un million de civils. Des rapports accablants des Nations Unies et du Groupe d’experts de l’ONU sur la RDC confirment l’implication militaire du Rwanda, notamment par l’envoi de troupes, d’armes et de renseignements au M23.
Le retrait du Rwanda de la CEEAC n’est rien d’autre qu’un chantage diplomatique. Incapable d’assumer les conséquences de ses actes, Kigali tente de détourner l’attention en criant au complot. En réalité, si la présidence tournante de la CEEAC ne lui a pas été attribuée, c’est parce qu’il est moralement inconcevable qu’un État accusé de soutenir un groupe armé criminel prenne la tête d’une organisation régionale censée garantir la paix.
Le M23, avec le soutien logistique et militaire du Rwanda, est responsable d’exécutions sommaires, de viols systématiques, d’enrôlement d’enfants soldats et de déplacements massifs de populations. Des dizaines de témoignages recueillis dans les camps de déplacés à Goma, Rutshuru ou Masisi évoquent des villages rasés, des familles décimées, des femmes réduites en esclavage sexuel. Peut-on encore tolérer qu’un État complice de telles atrocités soit traité comme un partenaire régional légitime ?
Ce n’est pas la RDC qui « instrumentalise » les organisations régionales. C’est bien le Rwanda qui tente d’échapper à ses responsabilités en quittant la CEEAC. Une stratégie qui rappelle le comportement d’autres régimes autoritaires cherchant à délégitimer toute critique en criant à la victimisation. Pourtant, les faits sont là : les rapports de l’ONU, du Human Rights Watch et les dénonciations de l’Union africaine pointent le rôle central du Rwanda dans cette tragédie.
Le comportement du Rwanda n’est pas sans rappeler celui de la Russie en Ukraine : une puissance voisine qui nie toute implication directe tout en armant et dirigeant un groupe rebelle sur le terrain. De même, le Soudan a longtemps nié sa complicité dans les crimes commis au Darfour par les milices janjawids, jusqu’à ce que la vérité éclate. Le silence de la communauté internationale à ce sujet est non seulement dangereux, mais complice.
Le retrait du Rwanda de la CEEAC n’est pas un acte de protestation, c’est un aveu de culpabilité. Il est temps que les États africains et les partenaires internationaux cessent de ménager Paul Kagame, dont le régime est de plus en plus assimilable à une puissance déstabilisatrice. Il faut exiger des enquêtes indépendantes, des sanctions ciblées, et surtout, le retrait immédiat de tout soutien rwandais au M23.
Citoyens d’Afrique et du monde, exigeons la fin de l’impunité ! Le peuple congolais ne doit pas continuer à mourir dans l’indifférence pendant que certains États jouent à la géopolitique sur le dos de la paix. Rwanda, retire tes mains du sang congolais !
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Papa Sène.
Mis en ligne : 09/06/2025
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