Le décret présidentiel récemment signé par Donald Trump, interdisant l’entrée aux États-Unis à des ressortissants de douze pays, est désormais en vigueur. Officiellement justifiée par la lutte contre le terrorisme et la protection de la sécurité nationale, cette décision n’est qu’un écran de fumée. Derrière ce discours sécuritaire, nous dénonçons une mesure discriminatoire, raciste et profondément xénophobe, qui cible prioritairement des populations musulmanes et africaines.
Donald Trump n’en est pas à son coup d’essai. Déjà en 2017, son fameux « Muslim Ban » avait provoqué une onde de choc à travers le monde, en interdisant l’entrée aux ressortissants de pays majoritairement musulmans. Aujourd’hui, il récidive, en élargissant la liste à 12 pays parmi lesquels l’Afghanistan, la Somalie, le Tchad ou encore Haïti tout en prétendant vouloir protéger les États-Unis. Cette logique de fermeture est profondément ancrée dans une idéologie de rejet de l’autre, de l’étranger, du non-blanc, du non-chrétien.
Ce décret ne repose sur aucun fondement objectif ni sur des données fiables. Les pays visés sont majoritairement pauvres, instables politiquement ou en situation de guerre. Plutôt que d’assumer une responsabilité internationale de solidarité, les États-Unis les pointent du doigt. Le prétexte du « manque de fiabilité des administrations » ne tient pas : pourquoi ne pas proposer un accompagnement institutionnel au lieu de punir des populations entières ? Pire encore, des cas individuels, comme celui de l’Égyptien impliqué dans l’attaque au Colorado, sont instrumentalisés pour justifier une généralisation honteuse.
Premièrement, cette mesure constitue une violation manifeste du droit international et des principes universels des droits de l’Homme. Elle établit une présomption de dangerosité en fonction de la nationalité, une dérive autoritaire et liberticide.
Deuxièmement, elle renforce les stéréotypes islamophobes et afrophobes. Sur les douze pays bannis, une majorité est à prédominance musulmane ou située en Afrique. Le message est clair : les musulmans et les Africains sont indésirables.
Troisièmement, cette politique compromet les relations diplomatiques. L’Union Africaine a exprimé son inquiétude, et le Tchad a d’ores et déjà riposté en suspendant l’octroi de visas aux citoyens américains. Cette escalade nuit aux échanges, à la coopération et à la stabilité internationale.
L’Europe n’est pas exempte de politiques migratoires dures, mais aucun pays européen ne va aussi loin dans la stigmatisation généralisée. Le Canada, quant à lui, a accueilli avec dignité de nombreux réfugiés syriens au moment où Trump les rejetait. Cette comparaison met en évidence la radicalité et l’inhumanité de la position américaine.
Des organisations comme Human Rights Watch, Amnesty International, ou encore le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU ont dénoncé ce décret comme étant « discriminatoire, raciste et cruel ». Des élus américains eux-mêmes, comme l’élue irano-américaine Yassamin Ansari, appellent à sa révocation. Les voix s’élèvent à travers le monde, rappelant que cette mesure est non seulement moralement injustifiable, mais aussi inefficace pour la sécurité.
L’interdiction d’entrée sur le sol américain décrétée par Donald Trump est une insulte à l’humanité, à la dignité et aux principes fondateurs du droit international. C’est une mesure xénophobe, raciste et dangereuse. Elle doit être combattue avec force.
Nous appelons les citoyens du monde, les défenseurs des droits humains et les responsables politiques à se lever contre cette ignominie. Disons non à la haine d’État, non à la stigmatisation des peuples africains et musulmans, non à la xénophobie d’un autre temps. Défendons une humanité solidaire et égalitaire, et non une Amérique forteresse.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Laurent Gueye.
Mis en ligne : 10/06/2025
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