Les Forces Armées Maliennes (FAMa) ont récemment annoncé une victoire tactique contre des groupes terroristes, neutralisant 80 combattants et saisissant d’importantes quantités d’armes et de matériel. Bien que cette opération soit présentée comme une avancée significative, il est essentiel de reconnaître que ces victoires tactiques ne suffisent pas à éradiquer le terrorisme au Mali. Pour une paix durable, des solutions politiques, économiques et sociales sont indispensables.
Le Mali est en proie à une instabilité chronique depuis des années, en grande partie due à la présence de groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda et à l’État Islamique. Les opérations militaires, bien que nécessaires, n’ont pas réussi à apporter une paix durable.
La situation s’est même détériorée depuis le départ des troupes françaises en 2022, avec une multiplication des attaques djihadistes et une aggravation de la crise humanitaire. Les civils sont souvent pris pour cibles, et les droits humains sont régulièrement violés par les groupes armés ainsi que par les forces de sécurité maliennes et leurs alliés étrangers.
L’opération récente des FAMa, bien que tactiquement réussie, ne doit pas masquer les limites d’une approche purement militaire. Neutraliser 80 terroristes est une victoire, mais cela ne suffit pas à éradiquer le terrorisme au Mali. Les groupes armés recrutent continuellement de nouveaux membres, souvent parmi des populations marginalisées et désillusionnées. Sans solutions durables, ces victoires militaires resteront éphémères.
L’inefficacité des solutions militaires seules : Les opérations militaires peuvent affaiblir temporairement les groupes terroristes, mais elles ne s’attaquent pas aux racines du problème. Le terrorisme au Mali prospère dans des contextes de pauvreté, d’injustice et de manque d’opportunités économiques. Sans développement socio-économique, les recrutements continueront. Par exemple, dans d’autres contextes comme l’Afghanistan, les opérations militaires n’ont pas suffi à stabiliser le pays à long terme en raison de l’absence de solutions politiques et économiques durables.
La nécessité d’un dialogue inclusif : Les tentatives de dialogue au Mali ont souvent échoué en raison de l’exclusion des principaux acteurs de la violence. Pour parvenir à une paix durable, il est essentiel d’inclure tous les groupes, y compris les factions armées, dans un processus de réconciliation nationale. Comme le souligne un rapport de Wathi, « il est impératif de prendre en compte les lacunes passées et d’adopter une approche plus inclusive, avec un engagement renouvelé envers un dialogue authentique et une mise en œuvre effective des accords pour garantir une paix durable pour tous les Maliens ».
La protection des droits humains : Les violations des droits humains par les forces de sécurité et les groupes armés alimentent un cycle de violence et de vengeance. Il est crucial de mettre en place des mécanismes de responsabilité pour les exactions commises et de protéger les civils. Human Rights Watch rapporte que « les autorités militaires maliennes de transition n’ont pas enquêté de manière adéquate sur les incidents impliquant des membres de groupes armés islamistes ou de milices ethniques ».
Le rôle de la communauté internationale : La communauté internationale doit soutenir le Mali non seulement militairement, mais aussi en aidant à construire des institutions solides, en promouvant le développement économique et en facilitant le dialogue politique. La France, par exemple, a commencé à retirer ses troupes du Mali, laissant derrière elle un vide qui doit être comblé par des initiatives de développement et de stabilisation.
Les victoires tactiques des Forces Armées Maliennes contre les groupes terroristes sont importantes, mais elles ne suffisent pas à garantir une paix durable. Pour éradiquer le terrorisme, le Mali doit adopter une approche multidimensionnelle qui inclut des solutions politiques, économiques et sociales. Il faut s’attaquent aux racines du problème. La communauté internationale doit soutenir ces efforts pour aider le Mali à sortir du cycle de violence et à construire un avenir plus stable et prospère.
Le gouvernement malien et la communauté internationale doivent agir maintenant pour mettre en œuvre des solutions durables. Cela inclut l’investissement dans le développement socio-économique, la promotion d’un dialogue inclusif et la protection des droits humains. Sans ces mesures, les victoires militaires resteront vaines, et le Mali continuera à être en proie à l’instabilité et à la violence.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Famara Sissoko.
Mis en ligne : 02/07/2025
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