Les quotidiens reçus ce vendredi à NotreContinent offrent un panorama clair des priorités actuelles du gouvernement sénégalais : assainissement des finances publiques, amélioration des infrastructures scolaires et bras de fer persistant dans le secteur de la justice. Trois fronts où le pouvoir exécutif semble déterminé à faire bouger les lignes, non sans remous.
Jeudi, lors du Conseil des ministres qu’il a présidé au Palais de la République, le président Bassirou Diomaye Faye a donné le ton. L’heure est à la rigueur budgétaire et à la réforme. EnQuête titre en Une : « Financements publics : le cap présidentiel se précise », soulignant la volonté présidentielle de rationaliser les mécanismes de financement de l’économie. L’objectif est clair : prioriser l’investissement productif, apurer progressivement la dette intérieure et stimuler le secteur privé.
Dans la même veine, Le Soleil rapporte que le chef de l’État a ordonné au gouvernement de concevoir une stratégie de rationalisation des instruments de financement publics. Sont concernés : la CDC, le FONGIP, la BNDE, la BHS, la LBA, le FONAMIF ou encore la DER/FJ. Une réflexion de fond est amorcée pour rendre ces structures plus cohérentes, plus efficaces, et sans doublons.
L’As enfonce le clou, estimant que le régime actuel entend tirer un trait sur ce qu’il considère comme la gestion chaotique de l’ère Macky Sall, à qui il reproche d’avoir précipité le pays dans une crise économique. La rationalisation de ces leviers financiers serait donc l’une des premières pierres du redressement économique voulu par le président Faye.
Sur un autre front, L’Info et Source A braquent leurs projecteurs sur la région de Sédhiou, où le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Guirassy, a lancé le Programme d’urgence de remplacement des abris provisoires. L’enjeu est de taille : éliminer d’ici 2030 plus de 7227 abris précaires encore utilisés comme salles de classe, selon les chiffres avancés.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’agenda national de transformation du système éducatif, avec la volonté de doter chaque élève de conditions d’apprentissage dignes et modernes. Source A évoque les « chantiers de Guirassy », mettant en relief une dynamique volontariste qui cherche à combler un déficit structurel de longue date.
Mais tous les secteurs ne vibrent pas au diapason des réformes. Sud Quotidien se penche sur la crise persistante dans le secteur de la justice, où les syndicats, notamment le SYTJUST et l’UNJT, observent une grève depuis le 18 juin. Motif principal : exiger l’alignement des greffiers de la hiérarchie B2 vers la hiérarchie A2, ainsi qu’un reclassement plus équitable des agents expérimentés.
Face à la pression, le ministère de la Justice propose une formation spécifique élaborée avec le Centre de formation judiciaire, une tentative d’amortir le choc syndical. Peine perdue pour l’instant : selon Libération, l’entente SYTJUST-UNJT rejette en bloc la proposition et durcit le ton. Le Quotidien ironise même sur ce dialogue sourd avec un titre évocateur : « Garde des sceaux – SYTJUST-UNJT : le dialogue des sous continue ».
Le gouvernement de Diomaye Faye déroule ses premières réformes, entre ambitions assumées et fronts sociaux agités. Si la volonté de transformation est manifeste, la réussite dépendra de la capacité à concilier efficacité, dialogue social et rapidité d’action.
Article écrit par : Maimouna Ngaido
Mis en ligne : 04/07/2025
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