Le Sénégal est en passe de venir producteur de gaz et de pétrole. La production de gaz devrait démarrer en 2022 et celle du pétrole en 2023. Quels sont les enjeux posés par ces nouvelles ressources ? Comment l’argent des hydrocarbures va-t-il être utilisé ? Comment le Sénégal pourra éviter le « syndrome hollandais », ce mécanisme qui fait qu’en raison de profits importants générés par la production d’hydrocarbures, son développement se fait au détriment d’autres secteurs de l’économie ? Le pays est-il prêt à faire face au défi de cette nouvelle manne financière qui peut alimenter la corruption ?
Fary Ndao, 31 ans, ingénieur géologue et auteur du livre, L’or noir du Sénégal. Comprendre l’industrie pétrolière et ses enjeux au Sénégal, paru en 2018, apporte des réponses à ces questions dans cet entretien avec Odile Jolys.
Odile Jolys : Le Sénégal est-il prêt à recevoir l’argent du gaz et du pétrole ?
Fary Ndao : Je pense que globalement le Sénégal est bien préparé tout simplement’ parce qu’on a commencé à débattre de la question. Ceci est fondamental car les pays où le débat est ouvert et transparent sont ceux où en général la gestion des ressources est bonne. Il faut donc continuer dans cette voie là et c’est ce que fait la société civile en concentrant ses revendications sur l’exigence de redevabilité et la transparence.
De son côté, l’Etat se prépare en mettant en place avant la production proprement dite des instruments de gouvernance. C’est une bonne chose. Depuis 2013, le Sénégal a adhéré à l’initiative sur la transparence des industries extractives (ITIE) qui est une norme internationale de publication et de diffusion d’informations sur les contrats, les revenus perçus par les gouvernements. Le processus est bien rôdé à l’international et le Sénégal n’a fait que s’inscrire dans cette norme où l’Etat, les compagnies privées et la société civile jouent chacun un rôle.
Plus récemment de nouveaux outils ont été créés. Il s’agit du comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz, le Cos-Petrogaz qui coordonne les activités de l’Etat dans le secteur et est directement rattaché au Président de la République. Le Code pétrolier a été également révisé au début de l’année 2019. Il prévoit des conditions légèrement plus avantageuses pour le Sénégal que le précédent sans décourager toutefois l‘investissement.
A mon avis, on aurait pu encore mieux faire. Ensuite, un Institut National du Pétrole et du Gaz (INPG) a vu le jour pour former des spécialistes et des ingénieurs qui pourront travailler pour la compagnie pétrolière nationale Petrosen ou les compagnies étrangères. Il a aussi pour mission de former les agents de l’administration à toutes les questions liées au pétrole et au gaz. Enfin une loi sur le contenu local a été adoptée. Elle est importante car elle vise à favoriser l’embauche de sous-traitants sénégalais. Mais les décrets d’application de cette loi et du Code pétrolier n’ont pas encore été publiés. On attend donc de voir si le diable se cache dans les détails.
Du côté de l’opinion publique, il est important de ramener les attentes à leur juste proportion. Le Sénégal n’a pas les réserves de l’Arabie Saoudite. Est-ce que les Sénégalais savent que la manne pétrolière représentera, selon le FMI, peut-être 5% de notre PIB sur 25 ans ? C’est à dire moins que l’argent qui est envoyé par les émigrés sénégalais et moins que l’argent récolté par la Douane sénégalaise ou les Impôts et Domaines ? Si on prend en compte les découvertes qui ne font pas encore l’objet de projets économiquement viables, on irait à 8 ou 10% du PIB.
Je n’ai pas lu un seul article ou vu une seule émission de télé qui ait sorti ce chiffre. Le focus est exclusivement porté sur les contrats pétroliers, leurs conditions d’octroi encore opaques notamment à travers l’affaire dite Petrotim etc. Bien que nécessaire et salutaire, ce débat est loin d’être le seul qu’il faut tenir sur le pétrole. À ce propos, la presse ne doit pas seulement être une caisse de résonance des interpellations entre pouvoir et opposition. Elle doit filtrer, challenger ce qui est dit par les acteurs publics, expliquer, donner la bonne information.
Sur le plan géopolitique, le principal risque demeure la question djihadiste. Ces groupes qui agissent dans le Sahel peuvent instrumentaliser les frustrations qui pourraient exister sur l’utilisation de l’argent du pétrole, surtout dans les zones frontalières et pauvres du pays. Il faut donc faire preuve de pédagogie permanente.
OJ : Dans quels domaines des progrès restent-ils à faire ?
FN : Premièrement, les questions environnementales sont le parent pauvre des réformes qui ont été menées jusqu’ici. Le Code de l’environnement doit être rendu plus contraignant et mis à jour en intégrant notamment les activités offshores du pétrole. On a environ 600 000 personnes qui travaillent de manière directe ou indirecte dans la pêche. C’est important et il faut préserver ces emplois. L’exploitation du pétrole, elle, ne va pas créer beaucoup d’emplois, peut-être entre 5000 et 10 000 emplois si on compte les activités industrielles, de services et de sous-traitance qui en découleront.
Or les activités de la pêche peuvent être perturbées lors des phases d’exploration et de forage, même si cela n’est pas permanent mais c’est surtout la phase de production qui pose plusieurs défis environnementaux. Le pétrole et le gaz extraits d’une roche située à deux ou trois km sous terre, sortent avec de l’eau chaude, salée et contenant des traces d’hydrocarbures. Cette eau doit être traitée avant d’être rejetée. Et cela, il faut pouvoir le contrôler strictement car ce type de pollution amène de vrais problèmes pour la reproduction des poissons. Toute incidence néfaste sur la pêche doit être évitée. Il en va de la stabilité sociale du pays et de celle de son économie.
Deuxièmement, il faut éviter une nouvelle affaire Petro-Tim [Aliou Sall, frère du Président de la République était administrateur de la société Petro-Tim qui a obtenu deux contrats d’exploration au large de Saint-Louis et Cayar. L’opposition politique, la société civile et la presse sénégalaise se sont offusquées entre autres de ce mélange des genres. Ndlr]. Le nouveau Code pétrolier prévoit l’octroi des blocs pétroliers par le biais d’appel d’offres. Les conditions d’entrée dans les appels d’offres peuvent éviter que des compagnies peu sérieuses comme Petro-Tim, créée l’année de l’octroi du bloc, y participent. Mais même les appels d’offres peuvent être biaisés, s’il y a par exemple une divulgation des prix proposés par les concurrents.
En outre, le Code pétrolier prévoit qu’en cas d’échec des appels d’offres, le Président puisse octroyer directement les blocs pétroliers. Cette question continue donc à poser de grands défis et l’Etat devrait entendre les récriminations de la l’opposition et de la société civile là-dessus.
Personnellement, je suis pour une procédure exclusive d’appel d’offres et une plus grande implication du Parlement sur cette question. Tout ne doit pas être laissé dans les mains de l’exécutif. Un comité composé d’un représentant de chaque groupe parlementaire, formé sur la question, pourrait participer à la validation des contrats d’octroi de blocs pétroliers. La Constitution sénégalaise dispose que les ressources naturelles appartiennent au peuple. Il est donc pertinent que les députés, représentants du peuple soient impliqués dans l’octroi des blocs où les compagnie font de l’exploration ainsi que pour le renouvellement éventuel des licences d’exploitation.
En outre, il me semble important de légiférer sur la parenté. Il faut interdire aux parents du premier degré des personnes de haut rang impliquées dans les procédures d’octroi et de validation des marchés, à savoir les ministres, les directeurs généraux et le président de la République, d’avoir accès à ces marchés.
Enfin, la société civile a un plaidoyer important à mener pour une bonne utilisation des fonds issus de la production d’hydrocarbure au niveau des territoires. Que cela concerne la responsabilité sociale d’entreprise (RSE) ou des fonds spéciaux pour les territoires, il est important que la société civile formelle soit présente. Elle peut aider à structurer les demandes de la population et éviter que ces demandes ne relèvent que du social de court terme.
OJ : Comment faire pour que les revenus des hydrocarbures participent aux efforts de développement du pays ?
FN : Deux choses me semblent primordiales.
Premièrement une partie de ces revenus doit aller directement aux citoyens, c’est-à-dire aux collectivités territoriales. Deux ou trois pourcents des revenus de la production d’hydrocarbures pourraient être consacrés aux communes. Une nouvelle ligne budgétaire annuelle verrait le jour : la Redevance Sociale et Ecologique, d’acronyme RSE, en clin d’œil à la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE). Chacune des 557 communes du pays n’y récupererait que quelques dizaines de millions de FCFA mais cela représenterait beaucoup pour de nombreuses communes dans le monde rural. Cet argent ne devrait servir qu’à financer des actions écologiques et sociales comme le reboisement, l’agroforesterie ou l’agriculture biologique par exemple.
L’objectif est de rendre les territoires résilients, de les préparer à l’après pétrole. Ces politiques locales peuvent être développées avec le concours des élus locaux, des compagnies et de la société civile, avec bien évidemment un contrôle des organes de l’Etat. Il ne faut pas être que dans l’incitatif. Le contrôle doit être rigoureux et l’Etat devra sanctionner s’il le faut. Ce dispositif permettrait, sur le moyen-long terme, une amélioration des conditions de vie des gens.
L’Etat conserve la prérogative de mener des politiques économiques mais les ressources naturelles appartenant au peuple, il serait donc raisonnable qu’une partie de l’argent lui arrive directement. C’est une forme de RSE organisée et à l’échelle nationale. Cet accès décentralisé à une (infime) partie de l’argent du pétrole et du gaz me semble crucial.
Deuxièmement, il faut absolument éviter que cet argent serve à couvrir des dépenses de fonctionnement car celles-ci constituent des frais constants et en augmentation. Or l’argent tiré du pétrole et du gaz est fluctuant sur le court terme et sur le long terme : les cours de baril de pétrole fluctuent tout au long d’une année et d’une année sur l’autre. De plus, ces ressources sont épuisables : les quantités produites vont atteindre un pic, c’est à dire une valeur maximale. avant de baisser et un jour, il n’y aura plus de pétrole ou de gaz assez rentable pour être produit. On laissera alors ce qu’il restera de ces hydrocarbures sous terre, dans les gisements. Ainsi, en lieu et place des dépenses de fonctionnement, il serait judicieux d’utiliser l’argent du pétrole dans des investissements durables et rentables.
Une loi est prévue pour encadrer les dépenses : la loi d’encadrement et de répartition des revenus pétroliers et gaziers. Mais la loi sera t’elle assez forte pour que l’argent devant être versé dans les fonds de stabilisation et d’investissement n’aille pas ailleurs ? C’est le principal défi. Nous l’avons vu au Tchad qui avait à peu près le même dispositif mais au final l’argent du pétrole a servi à augmenter le budget de l’armée, ce que même la Banque mondiale n’a pu empêcher.
OJ : Quels sont les garde fous qui peuvent être mis en place pour éviter cela ?
FN : On sait que le pétrole facilite la concentration du pouvoir dans les mains de quelques individus ou groupes d’individus contrairement au charbon. L’anthropologue Timothy Mitchell l’explique très bien dans son livre « Carbon Democracy » [Carbon Democracy. Le pouvoir politique à l’ère du pétrole. La Découverte 2013.Ndlr] Le charbon, l’énergie du XIXème siècle et qui demeure encore importante aujourd’hui dans le mix énergétique mondial, a eu besoin de beaucoup de main d’œuvre pour être extrait, puis transporté. Cette main d’œuvre s’est organisée en syndicats et a pu exercer un contrôle sur la richesse produite par le charbon. Or pour le pétrole, qui est un liquide plus facile à transporter, presque tout est automatisé, il y a peu de main d’œuvre, l’Etat et les multinationales peuvent contrôler plus facilement cette ressource.
Ainsi pour bien gérer cette ressource, il faudrait à mon avis déconcentrer le pouvoir politique : nous avons besoin d’une réforme de la justice qui garantisse une réelle indépendance du pouvoir judiciaire vis à vis de l’exécutif. Il nous faudra sans doute également renforcer les pouvoirs du Parlement et de diminuer les pouvoirs du président de la République. Enfin les lois doivent être rendues plus contraignantes. C’est à ce prix qu’on aura une gestion vertueuse de cette ressource.
OJ : Est-ce que ces réformes verront bientôt le jour ?
FN : Bien que beaucoup de choses positives aient été faites au niveau des instruments de gouvernance pétrolière (COS-PETROGAZ, INPG, adhésion à l’ITIE, révision du Code pétrolier), je ne pense pas que les réformes politiques citées plus haut seront réalisées sous le dernier mandat de Macky Sall, parce que cela ne semble définitivement pas être sa conception du pouvoir. Entre le référendum de 2016 qui a ignoré beaucoup de propositions de la CNRI inspirée des Assises nationales et la récente loi constitutionnelle supprimant le poste de Premier ministre, tout indique qu’il croit profondément dans le modèle d’un État jacobin avec un chef qui supervise et ordonne presque tout.
Il prône une concentration du pouvoir de décision et une réduction de la chaîne de commandement pour atteindre le plus rapidement ses objectifs. Les réformes institutionnelles profondes ne sont pas sa priorité. En revanche il y a une volonté claire d’encadrement et de renouvellement du cadre administratif. Si cela est réalisé, le pays en profitera.
Cependant, constater les limites actuelles du système est assez vain, voire même contre-productif. Il faut agir malgré elles : en travaillant à faire de son mieux quand on est dans le système administratif ou sinon, lorsque l’on est dans le,secteur privé ou dans la société civile à informer les gens, aller leur parler, écrire des livres, participer à des débats sérieux, mettre la pression sur les hommes politiques et sur les compagnies pétrolières qui joueront le jeu car elles ne souhaitent pas voir émerger des tensions sociales autour de leurs zones de production.
Il faut compter sur la maturité démocratique croissante du peuple. Lorsque la pression populaire sera assez forte, nous aurons ces réformes institutionnelles allant vers une déconcentration du pouvoir. Il en va de même pour la corruption. Le pétrole peut agrandir les failles qui existent déjà. Cette ressource est un révélateur. Les flux d’argent qu’elle draine sont importants et cela peut accroître la corruption si nous ne devenons pas plus intransigeants face à ce fléau. Les réformes peuvent l’atténuer mais c’est surtout une question de responsabilité individuelle.
Tout le monde doit se mettre au niveau de l’enjeu. Les agents de l’administration doivent savoir que chaque franc non optimisé, mal investi ou, dans le pire des cas, détourné est une perte pour les Sénégalais qui meurent par exemple dans les hôpitaux fautes de soins et de plateau technique adéquats. La population quant à elle doit s’informer plus et mieux et ne pas démissionner de la politique. Je suis en effet convaincu que s’il y a une vigilance permanente de l’opinion publique, il y aura moins de soucis. C’est d’ailleurs en cela que le rôle des journalistes est essentiel. Sur la question du pétrole, le traitement journalistique est trop sensationnaliste, il manque cruellement un travail sérieux, de fond. Pour avoir publié un ouvrage sur la question, rencontré des médias et avoir été sur le terrain à informer à les gens, je perçois clairement l’ampleur de la désinformation causée en partie par le traitement sensationnaliste de la question pétrolière.
En résumé, pour que le pétrole et le gaz participent à l’épanouissement collectif, social et matériel, nous avons besoin d’un engagement citoyen, médiatique, politique et institutionnel. Si cette ressource profite au pays, ce sera une réussite collective. Dans le cas contraire, ce sera un échec, collectif là aussi.
OJ : Vous terminez votre livre, L’or noir du Sénégal, qui porte sur les enjeux de l’industrie pétrolière, en évoquant le réchauffement climatique. Or la combustion du pétrole et du gaz pèse pour beaucoup dans le réchauffement climatique. N’est-ce pas paradoxal ? Envisagez-vous un second ouvrage ?
FN : Je ne suis pas de ceux qui pensent qu’il faille laisser ces ressources dans le sous-sol. Le Sénégal a besoin d’exploiter ces ressources même si il doit essayer à l’avenir de pouvoir se passer d’elles, et ce grâce à un investissement intelligent dans la résilience territoriale, la production agricole, la formation et les énergies dites renouvelables. Le monde est un complexe où minéral et vivant interagissent sans cesse, et nous, humains, ne sommes qu’un nœud de cet enchevêtrement d’interactions complexes et souvent globales, notamment en ce qui concerne le climat. J’insiste sur la résilience et l’après pétrole car le Sénégal doit se préparer à vivre dans un monde incertain qui aura de fortes contraintes écologiques. Les pays riches et industrialisés, c’est à dire la Chine, l’Union européenne, la Russie et les Etats-Unis ont des comportements destructeurs pour la survie apaisée de l’espèce humaine sur Terre. Ce sont eux qui détiennent la clé en matière de lutte contre le réchauffement climatique car ils sont les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre. Mais au vu de leur compétition économique féroce et de leur attrait morbide pour la croissance qui n’est que fonction de la quantité d’énergie que l’on consomme, je doute que l’on pourra compter sur eux pour changer quelque chose.
Se préparer à être résilient, c’est produire autrement, déconcentrer les villes, éduquer autrement, et réfléchir, entre autres, à la manière dont nous produisons l’électricité. Il faut à ce propos bannir le charbon et aller vers un mix de production électrique basé sur le gaz et les énergies renouvelables. Il nous faudra surtout consommer moins d’énergie, en révisant nos besoins et modes de consommations et en économisant l’énergie (isolation des bâtiments, ampoules basse consommation, meilleurs rendements des centrales, renouvellement du réseau électrique pour éviter les pertes etc.)
Pour élargir la discussion, je dirais qu’il faut réfléchir à la finalité de notre activité économique si frénétique. Et se demander si cette finalité ne serait pas, fondamentalement, le « vivre bien », un terme emprunté à l’éco-socialisme latino-américain. Ne devrions nous pas réfléchir à atteindre ce « vivre bien » autrement que par la surproduction et la surconsommation que nous connaissons à l’heure actuelle ? Ce sont là des questions essentielles que nous devons nous poser, en tant qu’espèce dotée de culture et consciente de notre trajectoire historique sur Terre.
Enfin, mon prochain ouvrage portera sans doute sur l’irresponsabilité des pays riches par rapport aux changements climatiques. L’Afrique, qui est souvent objet de discours, ne se prononce que très rarement sur le cours du monde. Ce sera ainsi pour moi l’occasion de faire entendre une voix africaine sur un sujet global, de tenir un discours sur le monde, en particulier sur ces pays responsables du réchauffement climatique.
L’or noir du Sénégal est disponible sur Amazon : https://www.amazon.fr/dp/295598860X et en librairie au Sénégal.





