Alors que l’Unicef vient d’annoncer un recul des mariages précoces dans le monde, cette pratique reste encore très présente dans la région de Kolda, dans le sud du Sénégal.
« Non, je ne suis pas pour la mariage précoce ». « Moi je pense qu’aller à l’école et poursuivre les études sont une obligation particulièrement les femmes ». « Moi je pense que la place de la femme, c’est d’abord son foyer ». « Si elles peuvent allier les deux, études et mariages, c’est mieux ».
Marier les jeunes filles tôt ou les laisser poursuivre les études ? Les sénégalais sont partagés sur la question. Dans la région de Kolda, dans le sud du Sénégal, les mariages précoces sont courants. Abdourahmane Diallo, est principal d’un collège rural, à Médina Cherif : « Le mariage précoce dans nos établissements, c’est vraiment un problème. En 2016, on a eu cinq cas de jeunes filles qui mariées par la force ».
Demba Boiro, instituteur, avance les raisons de cette pratique qui persiste ici: « La plupart des familles sont démunies. Et si elles voient un prétendant, elles n’hésitent pas à donner leurs filles en mariage ».
Quant à Demba Sabaly, chauffeur et père de famille, il donne des raisons coutumières : « Chez nous, quand une jeune fille arrive en maturité et que quelqu’un la demande en mariage, on la donne. Rester à la maison et faire des enfants sans mari à côté de sa maman qui en fait aussi, c’est inacceptable pour nous ».
La famille Diamanka vit dans la périphérie de Kolda. Assy Diamanka, 18 ans, en classe de terminale, a déjà reçu six offres de mariages. Des offres qu’elle a rejetées.
« Une fille qui n’a pas fait les bancs, je dis qu’elle ne sert à rien. Tu es seulement une femme au foyer. Ton mari va te prendre comme étant un objet. Tu restes à la maison, tu occupes les enfants. Tu ne comptes même pas », explique-t-elle.