Tarif Péage Ila Touba, Aibd-Thiès et Aibd-Mbour : L’Ageroute s’explique - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Economie | Par Eva | Publié le 05/07/2019 02:07:33

Tarif Péage Ila Touba, Aibd-Thiès et Aibd-Mbour : L’Ageroute s’explique

L’Ageroute et le Collectif citoyen des usagers de l’autoroute à péage (Ccuap) ont échangé, hier, sur certaines préoccupations liées à l’exploitation des autoroutes Aibd-Thiès, Aibd-Mbour et Ila Touba.

Ambiance décontractée, franches poignées de main, petit exposé sur les projets autoroutiers Aibd-Thiès, Aibd-Mbour et Thiès-Touba (Ila Touba) entrecoupé de questions-réponses dans la cour de la gare de péage de Thiès. C’est loin de Dakar et du cadre cossu et feutré d’un hôtel ou d’un bureau que l’Ageroute a convié les membres du Collectif citoyen des usagers de l’autoroute à péage (Ccuap) pour leur expliquer et leur montrer, de visu, la gestion des tronçons autoroutiers sous sa responsabilité. Il y a quelques semaines, le Ccuap avait dénoncé la hausse des prix du péage sur les bretelles Aibd-Thiès (de 500 FCfa à 1000 FCfa) et Aibd-Mbour (de 500 FCfa à 1500 Ffa).

L’ancien député Cheikh Omar Sy, coordonnateur de ce collectif et des membres d’autres mouvements citoyens comme Y en a marre, l’Association des jeunes géologues…s’étaient plaints du manque de communication sur la fixation des tarifs.

Pour gommer les malentendus et incompréhensions nées de cette décision, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement a pris sur lui-même d’organiser cette rencontre d’échanges avec le collectif. Un appel au dialogue apprécié par Cheikh Omar Sy. « Un respect mutuel doit exister entre les usagers, les citoyens et l’Etat.

C’est pourquoi quand le ministre nous a appelés, nous avons accepté de venir écouter, comprendre puis apprécier. A ce sujet, nous saluons l’ouverture d’esprit du ministère et d’Ageroute», a-t-il déclaré. En l’absence du ministre Oumar Youm, c’est le Secrétaire général du ministère, Aubin Sagna et le Secrétaire général de l’Ageroute, Matar Diagne, qui ont conduit cette visite de terrain.

Durant la rencontre ponctuée de visites de terrain et de présentations aussi bien sur le montage financier des autoroutes Ila Touba, Aibd-Thiès et Aibd-Mbour, sur les modes de péage, sur la tarification, sur la sécurité…, l’Ageroute et les organisations citoyennes ont engagé un échange à bâtons rompus. Un dialogue dont chaque partie semble avoir tiré bénéfice si l’on en croit les déclarations des uns et des autres.

« Nous sommes heureux d’avoir reçu ce collectif. Parfois, il y a beaucoup d’idées reçues, des opinions fondées parfois non fondées, c’est bien de porter l’information aux organisations de la société civile car nous sommes dans une dynamique de transparence », a déclaré Aubin Sagna.

Sur la question des tarifs du péage, principale préoccupation des usagers de l’autoroute, M. Sagna pense que les réponses qui ont été fournies au Ccuap sont convaincantes. Selon lui, l’Etat n’est pas dans une logique de faire des bénéfices avec l’autoroute Ila Touba et avec les tronçons Aibd-Mbour et Aibd-Thiès. « Si nous avions appliqué la vérité des prix sur les autoroutes, si nous cherchions à gagner de l’argent, nous aurions dû multiplier les prix du péage par quatre.

Mais l’Etat a décidé de fixer des prix qu’on pourrait qualifier de ‘’sociaux’’. C’est pour avoir les fonds nécessaire d’entretenir, de maintenir et de supporter les charges d’exploitation de cette infrastructure qui emploie des dizaines de Sénégalais », a-t-il expliqué. A sa suite, Matar Diack d’Ageroute invite à dissocier la réalisation de l’ouvrage de son exploitation.

« Nous ne sommes pas dans une configuration où un privé construit et exploite comme c’est le cas avec le premier tronçon. Ici, nous sommes dans une phase transitoire. Les tarifs appliqués visent à équilibrer les charges d’exploitation. Les fonds ne vont pas dans la poche d’un privé, mais dans les caisses de l’Etat », a-t-il ajouté.

Cheikh Omar Sy estime que les explications techniques fournies pour justifier les tarifs en vigueur peuvent se comprendre, mais pour le Sénégalais lambda, les préoccupations sont autres.

« Pourquoi l’usager paie autant de fois sur nos autoroutes ? – Si dans l’avenir l’ouvrage atteint son degré de maturation, aura-t-on une baisse des tarifs ?

C’est ce qui importe le plus pour le Sénégalais. Mais c’est bien que les discussions soient engagées avec les autorités, que des plages de convergence soient trouvées. Les discussions vont se poursuivre et nous espérons que nos doléances seront prises en compte », a déclaré Cheikh Omar Sy.

Les autoroutes passent de 32 à 226 km

De 2012 à aujourd’hui, l’Etat du Sénégal a consenti beaucoup d’efforts dans les infrastructures en général surtout autoroutières. En sept ans, le linéaire est passé de 32 à 226 km. Un changement qui a renforcé la mobilité entre Dakar et l’intérieur du pays et impacté l’économie. « Plus de 4.000 emplois ont été créés au cours des travaux, autant de Gie y ont participé.

Nous avons tenu à ce que tous les emplois qui ne nécessitaient pas une expertise pointue soient pris au Sénégal. Et ce sont les jeunes des terroirs traversés qui ont été embauchés en priorité. A cela, il faut ajouter les forages et les pistes de production réalisés », a listé Aubin Sagna. Comme perspective immédiate, il est prévu la réalisation de l’autoroute Mbour-Kaolack.

Bientôt une police des autoroutes

Depuis sa mise en service en février dernier, l’autoroute Ila Touba a enregistré 103 accidents dont 6 mortels. Les principales causes sont le défaut de maîtrise du volant, l’inattention du conducteur, l’état des pneus, la somnolence, le défaut de freins, l’accrochage, les animaux errants, les chargements débordants, selon le directeur de l’exploitation Abdoulaye Thiam.

La plupart des accidents surviennent le jour (70 %), le reste la nuit (30 %). Les nombreuses canettes de bière vide ramassées en bordure de cette autoroute à péage laissent penser que certains conducteurs ou passagers picolent au volant. Ce qui peut être source d’insécurité routière. Pour une meilleure sécurisation de l’ensemble des autoroutes du Sénégal, le gouvernement a décidé de créer une police des autoroutes, a révélé le secrétaire général du ministère des Infrastructures.

«Un arrêté ministériel dans ce sens est en chantier. Il y a des comportements inadéquats dans la conduite au Sénégal. L’Etat ne veut pas être répressif, il est dans la sensibilisation, mais à un moment donné, il faut prendre des sanctions », a-t-il dit.


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