Dans un acte d’accusation publié lundi, la justice américaine écrit que le Qatar et la Russie ont soudoyé des officiels de la FIFA en échange de leur vote pour les candidatures de la Russie et du Qatar à l’organisation des Coupes du monde 2018 et 2022.
Si des soupçons planent depuis plusieurs années sur les conditions de l’attribution à la Russie et au Qatar des Coupes du monde 2018 et 2022, c’est la première fois que la justice d’un pays, en l’occurrence celle des Etats-Unis, affirme que ces votes ont été entachés d’irrégularités.
Dans un nouvel acte d’accusation rendu public lundi, les enquêteurs américains qui mènent des investigations sur le « Fifagate » accusent plusieurs ex-dirigeants de l’instance mondiale d’avoir été soudoyés en échange de leur vote lors de l’attribution de l’organisation des Coupes du monde 2018 à la Russie et 2022 au Qatar au détriment des Etats-Unis et de l’Angleterre.
Selon l’acte d’accusation publié par le procureur fédéral de Brooklyn, qui inculpe trois nouveaux individus ainsi qu’une société, Jack Warner, l’ancien président de la Concacaf, la fédération de football d’Amérique du Nord, Centrale et des Caraïbes, a reçu 5 millions de dollars pour voter en faveur de la Russie. Cette dernière a été officiellement désignée le 2 décembre 2010.
Toujours selon le procureur de Brooklyn, Richard Donoghue, le versement aurait été effectué par l’intermédiaire d’un réseau complexe de sociétés écrans. Outre Warner, qui était, à l’époque, vice-président de la Fifa, le document cite également Rafael Salguero, ancien président de la Fédération guatémaltèque de football et ex-membre du comité exécutif de la Fifa.
Déjà 45 personnes inculpées
Selon l’acte d’accusation, le dirigeant se serait vu promettre un million de dollars en échange de son soutien à la candidature russe lors du vote décisif. Dans le cadre de l’attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar, le document affirme également que plusieurs dirigeants ont reçu des enveloppes pour acheter leurs voix.
Il cite l’ancien président de la Fédération brésilienne de football (CBF) Ricardo Teixeira et l’ex-président de la Confédération sud-américaine de football (Conmebol) Nicolas Leoz, décédé en août 2019. Les services du procureur fédéral de Brooklyn donnent peu d’indications sur l’origine de ces versements.
Quelque 45 personnes physiques et morales ont été inculpées à ce jour par la justice américaine dans l’affaire dite Fifagate, qui a mis au jour un vaste système de corruption, qui minait surtout les fédérations du continent américain. A ce jour 26 accusés ont plaidé coupable, ainsi que 4 personnes physiques. Deux autres personnes, qui avaient plaidé non coupable, ont été condamnées à l’issue d’un procès.