Une foule en colère a battu à mort un homme à Mardan, ville située dans la province ultra-conservatrice de Khyber Pakhtunkhwa, dans le nord-ouest du Pakistan.
La victime, Nigar Alam, aurait été accusée de proférer des propos blasphématoires lors d’un rassemblement politique organisé en l’absence de l’ex-Premier ministre Imran Khan.
La police a tenté en vain d’empêcher la foule de frapper violemment l’accusé présumé, comme le montre une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux.
Selon la police locale, la victime avait été invitée à prononcer la prière de clôture lors du rassemblement organisé par le parti de M. Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI). Cependant, ses commentaires ont provoqué l’indignation de la foule, qui s’est mise à le poursuivre.
Bien qu’il ait réussi à s’échapper, un groupe de personnes l’a retrouvé dans la maison d’un parent et l’a battu à mort à l’aide de bâtons et de matraques.
Les autorités ont eu du mal à récupérer le corps en raison de l’agitation de la foule. Le PTI n’a pas commenté l’incident dans l’immédiat. Le blasphème est un sujet très sensible au Pakistan, un pays à majorité musulmane où les allégations d’offense à l’islam peuvent entraîner des assassinats et des lynchages même sans preuve.
Selon le Centre pour la justice sociale au Pakistan, plus de 2 000 personnes ont été accusées de blasphème depuis 1987 et au moins 88 personnes ont été tuées lors de lynchages pour des allégations d’offense à l’islam.
Les groupes de défense des droits de l’homme soutiennent que les accusations de blasphème sont souvent utilisées pour régler des vendettas personnelles, les minorités étant largement visées.
Article écrit par : Yann Kabou
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