Article opinion écrit par le contributeur : Gorgui Kane
« Je n’aimais pas le daara dans lequel j’étais, parce qu’on nous frappait jusqu’à mourir, si on ne mémorisait pas les versets du Coran ou si on ne rapportait 500 Francs CFA au marabout » relate Abdou Salam un ancien talibé.
Confiés à des écoles coraniques pour y recevoir un enseignement religieux, de jeunes mineurs sont obligés de quémander et souvent violentés. Ces marabouts sans scrupules obligent de nombreux talibés à mendier afin de s’enrichir personnellement.
« Quand j’étais talibé, l’un de mes amis qui était dans le même daara que moi, bégayait et n’avait pas une bonne élocution. Un jour, alors qu’il peinait à réciter, le maître l’a frappé à la tête avec sa tablette en bois. Il est mort deux jours après. Maintenant que je suis plus grand et que j’apporte des soins infirmiers aux enfants, je pense qu’il est décédé d’une hémorragie cérébrale après ces coups. » affirme un autre talibé.
Ces enfants privés d’éducation sont souvent mal vêtus, pour certains des blessures ou des maladies non soignées. Ils se nourrissent des aumônes quémandées dans différentes maisons et dorment parfois dans la rue.
L’insalubrité de nombreux daaras, et le faible intérêt porté par certains maîtres coraniques au bien-être des enfants, conduisent à de graves problèmes de malnutrition et de santé.
Le Sénégal s’est engagé à plusieurs reprises à mettre fin à la mendicité forcée des talibés et à améliorer les conditions de vie dans les daaras. Des efforts ont été faits en ce sens, mais ils restent insuffisants.
Cette pratique est considérée comme une nouvelle forme d’esclavage humain, que la société semble accepter et tolérer au nom d’une religion qui, en principe, est censée protéger les droits fondamentaux de l’être humain.
Article opinion écrit par le contributeur : Gorgui Kane
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