Article opinion écrit par le contributeur : Nelson Bandiaky.
Le Sénégal, autrefois porteur d’un héritage démocratique incarné par des figures telles que Senghor, Abdou Diouf et Wade, est aujourd’hui plongé dans une profonde régression démocratique. Ce constat, pour le moins surprenant, constitue une véritable violation des principes de bonne gouvernance auxquels le pays était habitué.
Face à cette réalité préoccupante, les avis concernant la situation politique au Sénégal sont multiples, mais une chose est certaine : les inquiétudes grandissent quant au respect des valeurs démocratiques.
Le parti « Pastef » ainsi que son charismatique leader, Sonko, ont été brutalement neutralisés, même si certains continuent d’afficher leur confiance en lui, malgré les défis auxquels il fait face. Depuis 36 heures, l’internet mobile est coupé, suscitant un éventail d’opinions diverses. Hélas, la violation des droits fondamentaux de l’homme et du citoyen semble être devenue monnaie courante au Sénégal depuis quelques années.
Face à cette situation préoccupante, certains dénoncent vigoureusement des pratiques de mauvaise gouvernance et y voient un complot contre la démocratie, tandis que d’autres appellent à poursuivre la lutte pour défendre les idéaux démocratiques, tout en exhortant le peuple sénégalais à rester uni malgré les pressions. Au milieu de cette tourmente politique, certains critiquent ouvertement le comportement de certains individus et appellent à un retour à la démocratie en privilégiant une mobilisation pacifique.
De plus, ce qui est particulièrement troublant, c’est l’attitude de la plupart des patrons de presse qui semblent faire partie intégrante du système en refusant catégoriquement de dénoncer les événements en cours. Pire encore, malgré la gravité de la situation, les médias, qu’ils soient télévisuels ou en ligne, préfèrent garder le silence par peur d’être arrêtés. Des incidents tragiques, incluant des pertes de vies humaines, des arrestations et des blessés, ont été signalés, mais hélas, personne ne semble véritablement se soucier de cette situation alarmante.
Dans ce climat délétère, les opposants politiques sont jetés en prison, les journalistes sont menacés, voire incarcérés, et le parti « Pastef » a été dissous par un simple arrêté. Cette violation flagrante des droits des citoyens est inacceptable.
Le recul démocratique auquel nous assistons n’est pas en accord avec l’image du Président Macky Sall, une personnalité politique de grande envergure. Cette méthode expéditive d’élimination d’un parti politique ne fait aucunement honneur au Sénégal, qui a été reconnu pour ses avancées démocratiques depuis son accession à l’indépendance.
Il est tout à fait légitime de se questionner sur la réelle volonté de la CEDEAO à défendre la démocratie dans la région. Certains individus, qui faisaient autrefois partie du gouvernement et qui, suite à leur perte de postes et de privilèges, critiquent aujourd’hui le recul démocratique, semblent oublier qu’ils ont eux-mêmes contribué à cette régression.
La démocratie sénégalaise traverse actuellement une période des plus sombres de son histoire. Si cette situation persiste, le pays risque de voir ses aspirations démocratiques sérieusement entravées, ouvrant ainsi la voie à un futur incertain. La lutte en faveur d’une démocratie équitable et représentative doit se poursuivre, car c’est le peuple qui détient le pouvoir de décision, et non les institutions.
Article opinion écrit par le contributeur : Nelson Bandiaky
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