Article écrit par une contributrice : Ndeye Awa Faye
Le Henné Time, une tradition ancestrale célébrant la fin de la vie de célibataire de la future mariée, connaît actuellement une popularité grandissante au Sénégal. Cependant, cette pratique a suscité des débats houleux, car elle a pris une direction bien différente de ses « modestes » origines.
Malheureusement, au fil du temps, le caractère de cette célébration s’est métamorphosé en une rivalité de gestes sensuels et de danses provocantes à la limite de l’indécence. Accompagnées d’une musique rythmée jouée avec des « Bongo », un instrument associé à des chants aux tonalités vulgaires, certaines femmes se livrent désormais à des spectacles dénués de sens et de respect.
Autrefois, le Henné Time était un moment magnifique où la future mariée honorait sa culture et sa communauté. Les « badiènes », des femmes sages, chantaient des louanges et prodiguaient des conseils empreints d’émotion à leur fille sur le point de se marier. Les pas de danse étaient d’une grâce et d’une élégance inégalables, perpétuant une tradition pure, profondément ancrée.
Il est choquant de constater à quel point cette belle tradition a été dégradée en une sorte de séance d’exhibition sexuelle. Des revendications de nudité filmée lors du « Henné Time » entraînent parfois des problèmes lors des cérémonies et causent des dommages irréparables à l’image de cette tradition.
La méconnaissance de l’origine du Henné Time et le simple suivisme pour certaines jeunes filles sont pointées du doigt. Beaucoup d’entre elles ont perdu le sens de cette tradition et en font un simple événement folklorique.
C’est révoltant de constater à quel point certaines personnes se permettent de gaspiller de l’argent et de s’adonner à un exhibitionnisme sexuel lors de cette célébration.
En célébrant nos « Henné Time » ou mariages traditionnels dans le respect de nos ethnies et de nos traditions, nous éviterons toute forme de vulgarité. Il est temps de rappeler les valeurs qui sous-tendent cette tradition et de rétablir la dignité de cet événement. L’excès et la dégradation de nos coutumes ne peuvent qu’être le résultat d’une profonde ignorance de notre patrimoine culturel.
Article écrit par une contributrice : Ndeye Awa Faye
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