L’Arabie Saoudite, souvent évoquée pour son utilisation fréquente de la peine de mort, a récemment franchi un triste cap en exécutant pas moins cent personnes depuis le début de cette année, d’après un recensement effectué par l’Agence France-Presse (AFP).
Les accusations de « mépris glacé pour le droit à la vie » fusent de la part d’Amnesty International et de diverses organisations de défense des droits de l’homme.
La monarchie opulente du Golfe, déjà sous le feu des critiques pour ses violations présumées des droits humains, a vu le nombre de ses exécutions atteindre un total de 102 depuis le début de l’année 2023, selon les données officielles compilées par l’AFP. En 2022, ce chiffre s’élève à 147.
Ces exécutions sont largement perçues comme des violations du droit international, notamment en ce qui concerne les infractions liées à la législation sur les stupéfiants, comme l’explique Anne Denis, responsable de la Commission Abolition Peine de mort au sein d’Amnesty International.
Selon les organisations non gouvernementales, l’Arabie Saoudite se classe en tête des pays pratiquant la peine de mort, aux côtés de la Chine et de l’Iran. Beaucoup estiment que les exécutions ont connu une nette augmentation depuis l’accession au trône en 2015 du roi Salman, qui a ensuite confié les rênes du pouvoir à son fils, Mohammed ben Salman, communément appelé MBS.
Ces accusations de violations des droits humains ont entaché la réputation du prince héritier et compliqué ses relations avec les États-Unis, l’un de ses principaux partenaires.
Anne Denis souligne que malgré les déclarations et les annonces de clémence, la réalité sur le terrain est bien différente. « Le roi avait dit au juge de ne pas condamner à mort des individus mineurs pour des crimes Tazir » des crimes qui ne sont pas punis de peine de mort, selon la charia.
Ils annoncent des lois, ils annoncent des décisions qui semblent être bonnes dans le sens où ils devraient exécuter moins d’individus et pourtant, nous constatons une augmentation significative des exécutions, déplore-t-elle.
Article écrit par : Fatoumata Diop
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