Le maire de Lampedusa, Filippo Mannino, a déclaré jeudi que près de 7 000 migrants avaient débarqué sur l’île au cours des deux derniers jours. Cette affluence massive a poussé l’île à un point de crise, selon Mannino.
Lampedusa, une petite île italienne en Méditerranée, est devenue un point d’arrivée majeur pour les migrants cherchant à atteindre l’Union européenne. La population de l’île est d’environ 6 000 habitants, ce qui est à peu près égal au nombre de migrants arrivés récemment.
Des vidéos montrent des embarcations fragiles attendant d’accoster au port de Lampedusa. Le centre d’accueil, conçu pour héberger moins de 400 personnes, est dépassé, obligeant de nombreux migrants à dormir à l’extérieur sur des lits improvisés en plastique et à se couvrir avec des couvertures de secours.
Des tensions ont éclaté lors de la distribution de nourriture par la Croix-Rouge italienne, qui gère le centre, entraînant l’intervention de la police. Certains migrants ont signalé avoir faim et n’avaient pas d’argent, ce qui a conduit certains restaurants à leur refuser l’entrée. Cependant, d’autres ont offert de la nourriture gratuitement aux migrants.
Des centaines de migrants ont déjà été transférés par ferry de nuit à Porto Empedocle, en Sicile, où des bénévoles leur ont fourni de la nourriture. Environ 5 000 autres personnes devaient être transférées sur cette île italienne d’ici la fin de la journée.
Ces nouvelles arrivées posent un défi au gouvernement de Giorgia Meloni, qui s’est engagé à lutter contre l’immigration clandestine depuis sa prise de pouvoir en octobre dernier. La présidente du Conseil italien a cherché à améliorer les relations avec la Tunisie, d’où proviennent la plupart des bateaux de migrants. En juillet, la Tunisie et l’Union européenne ont signé un accord visant à réduire les flux de migrants.
Depuis le début de l’année, près de 124 000 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes, soit presque le double du nombre enregistré à la même période en 2022. Selon l’agence de l’ONU pour les migrations, plus de 2 000 personnes ont perdu la vie cette année en traversant la Méditerranée entre l’Afrique du Nord, l’Italie et Malte.
Mercredi, le gouvernement allemand a annoncé la suspension d’un accord avec l’Italie concernant l’accueil volontaire de réfugiés, accusant Rome de ne pas respecter ses engagements.
Article écrit par : Emilie Dème
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