Article opinion écrit par la contributrice : Lucie Kanté.
Depuis plusieurs mois, le Sénégal est le théâtre d’une crise politique croissante, marquée par l’interdiction des rassemblements des partis politiques. Cette décision des autorités survient à quelques mois seulement des élections présidentielles, privant ainsi à l’ensemble de l’opposition son droit fondamental de manifester. Cette situation soulève des questions sur la stabilité politique du pays et l’aggravation potentielle des tensions avenirs à 5 mois des élections.
La démocratie au Sénégal semble avoir perdu de sa valeur, entre la « liberté d’expression » et le « droit de manifester » qui sont devenues des délits aux yeux des autorités. Récemment, le préfet de Dakar a justifié l’interdiction de la manifestation du F24 par des risques potentiels pour l’ordre public. L’opposition, regroupée sous la bannière de la plateforme, a vivement évoqué cette énième entrave à son droit de manifester pacifiquement, exprimant son mécontentement à travers les médias.
L’administration, dirigée par le préfet, continue ainsi de bafouer les droits constitutionnels des citoyens en interdisant toutes formes de manifestation. Alors que les élections de février 2024 approchent à grands pas, le principal opposant au pouvoir, Ousmane Sonko, est déjà derrière les barreaux, placé sous mandat de dépôt.
Cette situation s’inscrit dans un contexte marqué par la dissolution du parti Pastef, des arrestations arbitraires répétées et des interdictions de manifester. Certains estiment que si ces rassemblements étaient autorisés, et encadrés par les forces de sécurité, cela contribuerait à éviter les débordements.
Pour d’autres, l’interdiction des rassemblements est la meilleure option. Ils estiment que depuis que le calme est revenu, les gens ont pu reprendre leurs activités sans crainte ni pression. Certains indices laissent penser que ces rassemblements pourraient effectivement entraîner des troubles à l’ordre public, d’autant plus que les acteurs du camp opposé ont également annoncé leurs intentions de manifester dans certaines régions, quelles qu’en soient les conséquences.
Une question se pose ?
Quel est l’impact économique de ces manifestations prolongées. Combien l’État a-t-il perdu financièrement, et combien de citoyens ordinaires ont-ils subi des dommages matériels et financiers à cause de ces troubles ?
Malgré les tensions sous-jacentes, le Président Macky Sall reste ferme dans sa position en faveur du maintien de l’ordre dans le pays. La condamnation d’Ousmane Sonko en juin dernier a provoqué les troubles les plus graves que le Sénégal ait connus depuis des années, avec un bilan officiel de 16 morts. Dans ce contexte, l’interdiction des manifestations est une nécessité pour rétablir la paix, protéger les biens et la sécurité de tous. Le jour « J » arrive et c’est pour bientôt, donc prenez votre mal en patience et rendez-vous en février 2024.
Article opinion écrit par la contributrice : Lucie Kanté
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