« kadhafi » en Côte d'Ivoire : Nouvelle drogue en vogue chez les jeunes - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Eva | Publié le 24/09/2023 08:09:30

« kadhafi » en Côte d'Ivoire : Nouvelle drogue en vogue chez les jeunes

Le nom de Kadhafi fait désormais écho en Côte d’Ivoire, non pas en hommage à l’ancien dirigeant libyen, décédé il y a douze ans, mais en référence à une drogue qui se répand rapidement parmi la jeunesse ivoirienne. Cette drogue, commercialisée sous forme de comprimés et souvent consommée avec de l’alcool pour en augmenter les effets sédatifs, est devenue un problème de santé publique préoccupant.

Le phénomène a été popularisé par un morceau du groupe 100 Papo, qui a été diffusé sur le réseau social TikTok. Les paroles en nouchi, l’argot ivoirien, disent essentiellement « Je veux wôrô mon kadhafi », ce qui peut se traduire par « Je veux me défoncer avec du kadhafi ». Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des jeunes sous l’influence de cette drogue, avec des effets sédatifs sévères, tels que des pertes d’équilibre, des mâchoires crispées, ou des visages en sueur. Le « kadhafi » est même devenu un défi chorégraphique.

La police a réagi, considérant le phénomène comme une menace pour la santé publique, et a lancé une campagne nationale de lutte en juillet. En septembre, la Direction de la police des stupéfiants et des drogues (DPSD) avait déjà saisi 5 tonnes de médicaments contrefaits. Depuis le début du mois, les saisies se sont multipliées, notamment 927 kg de comprimés à San Pedro et 16 000 comprimés à Ferkessédougou. Les fournisseurs du « kadhafi » n’ont pas encore été identifiés, mais semblent fonctionner de manière similaire à ceux du tramadol, une autre drogue largement utilisée dans la région.

Il y a une confusion entre le « kadhafi » et le tramadol, les autorités qualifiant le « kadhafi » de « préparation obtenue à partir du mélange de médicaments détournés du circuit officiel avec de l’eau ou de l’alcool pour obtenir une forte sensation ». En réalité, le Tramaking, un nom commercial du « kadhafi », est composé de deux principes actifs, le carisoprodol et le tapentadol, qui peuvent provoquer des effets secondaires dangereux, voire mortels en cas de surdose.

Les habitudes de consommation du « kadhafi » sont principalement urbaines, touchant également des villes comme Yamoussoukro, Bouaké et San Pedro. Cette drogue est davantage consommée par les classes sociales les plus modestes, en raison de son prix abordable, bien que depuis son apparition sur TikTok, les prix aient considérablement augmenté.

En fin de compte, le « kadhafi » représente un problème croissant de toxicomanie en Côte d’Ivoire, suscitant des préoccupations quant à ses effets sur la santé et la sécurité de la jeunesse du pays.

Article écrit par : Cheikh Faye

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