Les autorités du Burkina Faso ont suspendu le journal « Jeune Afrique » en raison de la publication de deux articles qui évoquaient des tensions au sein de l’armée burkinabè. Cette décision intervient après la suspension de RFI et France 24.
Le régime actuel au Burkina Faso, dirigé par des militaires à la suite de deux coups d’État en 2022, a suspendu temporairement ou de manière indéterminée la diffusion de plusieurs chaînes de télévision et radios, ainsi que l’expulsion de correspondants et des médias français.
Le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a annoncé que le gouvernement suspendait « tous les supports de diffusion de Jeune Afrique au Burkina Faso à compter de ce lundi 25 septembre ». Cette décision fait suite à la publication d’un article intitulé « Au Burkina Faso, toujours des tensions au sein de l’armée » sur le site du journal, ainsi qu’à un article précédent publié jeudi.
Le gouvernement a justifié sa décision en accusant Jeune Afrique de diffuser des informations mensongères sans preuve, cherchant ainsi à discréditer les forces armées nationales et les forces combattantes du pays.
Certains résidents de Ouagadougou ont déclaré avoir encore accès au site Internet de Jeune Afrique, tandis que d’autres ont rencontré des difficultés pour s’y connecter.
Cette suspension intervient presque un an après le coup d’État qui a porté le capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir. Le Burkina Faso partage des frontières avec le Mali et le Niger, également dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par des coups d’État.
Les autorités burkinabè avaient précédemment suspendu la chaîne française LCI pendant trois mois, expulsé des correspondants de Libération et Le Monde en avril, suspendu France 24 de manière indéterminée en mars, et suspendu RFI en décembre 2022, les accusant de relayer des messages de chefs djihadistes.
Depuis 2015, le Burkina Faso est confronté à des violences djihadistes récurrentes qui ont causé plus de 17 000 décès et déplacé plus de deux millions de personnes à l’intérieur du pays.
Le gouvernement a averti qu’il serait intransigeant envers tout média qui servirait des intérêts étrangers plutôt que ceux du peuple burkinabè.
Article écrit par : Amadou Baldé
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