Article opinion écrit par le contributeur : Baba Ndiaye.
Au Sénégal, le nom du Nicaragua a récemment conquis une place de choix dans le vocabulaire populaire. Ce petit pays d’Amérique centrale, récemment méconnu de bon nombre de Sénégalais, est devenu célèbre grâce à sa réputation de tremplin vers les États-Unis.
Moins risqué que le voyage périlleux à travers l’Atlantique en direction des îles Canaries pour rejoindre l’Europe, cet itinéraire alternatif suscite des convoitises parmi les sénégalais.
Après trois refus de visa de la part de l’ambassade des États-Unis et vu son projet de départ avorté sous la pression familiale, Khadim s’est tourné vers cette nouvelle voie dont il connaît désormais les moindres secrets. En attendant de réaliser son « rêve américain », le jeune homme raconte qu’un de ses camarades a réussi à atteindre les États-Unis le 26 août dernier après une quinzaine de jours de voyage, une durée considérée comme « moyenne ».
« Dakar, Casablanca, Madrid, puis le Salvador, et de là, direction le Nicaragua », énumère Khadim, avant de préciser que cette série de vols en correspondance est actuellement l’itinéraire privilégié.
« Les billets sont moins chers si vous réservez tôt, mais rien n’est garanti, car il peut y avoir des changements de dernière minute », explique Hamidou, l’un des organisateurs de ces voyages que les candidats au départ surnomment « homme d’affaires ». » Installé aux États-Unis, il se charge d’acheter les billets, facilite le voyage de ses clients dès l’aéroport de départ, où la corruption permet d’éviter les tracasseries policières, et explique la marche à suivre à chaque étape du périple .
Néanmoins, le voyage a un coût élevé, atteignant près de dix fois le tarif d’un voyage par pirogue vers les îles espagnoles. Mais l’assurance d’atteindre leur destination pousse les candidats à mettre en jeu leurs économies ou à solliciter l’aide de leurs proches.
C’est le cas de Moustapha, un ancien vendeur de téléphones récemment arrivé aux États-Unis. « Je pouvais subvenir à mes besoins, mais ce n’était pas suffisant à long terme », explique-t-il pour justifier son départ.
Malgré les difficultés rencontrées par les migrants une fois aux États-Unis, de nombreux Sénégalais continuent de considérer ce pays comme une destination attrayante en raison de la présence d’une importante diaspora sénégalaise et des opportunités économiques à New York notamment.
La plupart des candidats à l’émigration cherchent à quitter leur pays d’origine en raison de difficultés économiques. Les opportunités d’emploi se font rares et les salaires sont peu attractifs, incitant ainsi les habitants à chercher de meilleures perspectives ailleurs. Il est donc envisageable, en temps de paix, de réduire l’émigration en créant des emplois sur place.
Article opinion écrit par le contributeur : Baba Ndiaye
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM a pour vocation de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens, des associations, des ONG ou des professionnels au Sénégal. Cliquez-ici pour créer votre compte et publier votre article.