Article opinion écrit par le contributeur : Mara Kebe.
De nos jours, l’habillement des jeunes, en particulier celui des jeunes filles, est critiqué. Certaines jeunes filles ont tendance à exhiber un décolleté en accentuant le « balcon » de leur poitrine tout en adoptant des postures provocantes, notamment en pratiquant le « pathial ».
Parfois, elles arborent des vêtements dotés de fentes osées, laissant entrevoir des fenêtres sur leurs cuisses. Il arrive également qu’elles dévoilent leurs reins, ornés de perles « bine-bine » ou de tatouages. Beaucoup d’entre elles, par le biais de leurs tenues, semblent incapables de passer une journée sans révéler une partie de leurs sous-vêtements, tout comme les hommes laissent apparaître leurs caleçons.
Ce comportement est perçu par de nombreuses personnes plus conservatrices comme favorisant certaines crises d’hystérie, qu’elles attribuent aux… Djinné Maïmouna.
Fanta, une jeune femme de vingt ans à la peau claire et à la silhouette élancée, affirme que ceux qui portent des jugements ont déjà vécu leur propre vie et devraient laisser les autres vivre la leur. « Il est essentiel d’avancer avec le cours de la vie. Les apparences sont trompeuses. En été, il est naturel de s’habiller légèrement. Chez nous, chacun est libre de suivre ses propres choix. Se vêtir légèrement ne devrait pas être critiqué. Les préjugés sont monnaie courante, et souvent, ceux qui nous critiquent sont ceux qui ont des comportements encore moins acceptables lorsqu’ils pensent qu’on ne les regarde pas.
Nos styles vestimentaires ne sont pas responsables des problèmes, comme les prétendus enlèvements etc. Pour avancer, il est temps de rejeter ces fausses idées qui ne font que nous attarder. Si des comportements doivent être rejetés dans notre société, ce devrait être l’indiscipline, l’égoïsme et l’hypocrisie de certains individus », déclare-t-elle avec une assurance désinvolte, un moyen de défier tous ceux qui jugent de façon hâtive.
Moussa, un jeune du quartier partage son point de vue : « Je ne vois pas de problème à me promener en caleçon chez soi. Ce qui est inacceptable, c’est de le faire à l’extérieur de sa maison. Certes les filles d’aujourd’hui ne maîtrisent plus l’art du nouage du pagne, comme le faisaient nos parents, car le style vestimentaire a évolué. Mais, je ne vois pas de lien entre la manière de s’habiller et les mauvais esprits, contrairement à ce que pensent la plupart des gens. Ce genre d’incident peut arriver à n’importe qui, que ce soit un garçon ou une fille. »
Vieux Mbaye, un imam à Keur Massar, condamne l’habillement « vulgaire » adopté aujourd’hui par une frange de la population juvénile. Il exprime : « ce qui m’écœure le plus, ce sont les petites tenues que jeunes garçons et filles portent. Un musulman doit toujours se conduire comme un musulman. Mais de nos jours, les jeunes se comportent n’importe comment pour ne pas dire comme des sauvages. Ce qui est à bannir ».
Les médias jouent un rôle dans la propagation de l’influence négative de l’Occident sur notre société. Ils devraient promouvoir les aspects positifs pour le bien de la population en filtrant les séries et en limitant certaines émissions. Les célébrités du monde du spectacle contribuent à propager cette tendance vestimentaire négative parmi les jeunes en arborant des tenues considérées comme indécentes, ce qui incite ces derniers à les imiter.
Article opinion écrit par le contributeur : Mara Kebe
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