Au Niger, la junte a annulé la loi contre le trafic de migrants de 2015, selon une source gouvernementale. Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes avec l’Union européenne (UE), qui avait encouragé le Niger à adopter cette loi.
Le chef de la junte nigérienne, le général Abdourahamane Tiani, a signé le décret d’annulation le 27 novembre 2023, selon le ministre nigérien de l’Intérieur.
La loi de 2015 punissait de trois à dix ans de prison et d’une amende de 1 à 5 millions de francs CFA (jusqu’à 7 500 euros) toute personne facilitant l’entrée ou la sortie illégale de non-ressortissants ou non-résidents permanents au Niger en échange d’avantages financiers ou matériels, ou leur fournissant des documents de voyage ou d’identité frauduleux.
Suite à cette loi, le nombre de migrants ouest-africains traversant la frontière nigérienne vers la Libye ou l’Algérie pour atteindre l’Europe avait considérablement diminué, passant de 350 par jour à 100 par semaine. Le Niger était devenu un lieu de rétention de migrants, régulièrement renvoyés dans leur pays par l’Organisation internationale des migrations (OIM).
L’annulation de la loi pourrait relancer l’économie liée aux migrations, qui avait été une source de revenus après la chute du tourisme dans la région d’Agadez.
Cependant, cela va à l’encontre des souhaits de l’Union européenne, qui avait encouragé l’adoption de la loi au Niger pour éloigner les migrants subsahariens de ses côtes. Les relations entre Bruxelles et Niamey se sont détériorées depuis le renversement du président Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023, que le Parlement européen a récemment exigé la libération immédiate la semaine dernière.
Article écrit par : Awa Sanga
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