Un citoyen en colère : L'état civil sous pression - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - L'opinion des sans voix | Par Eva | Publié le 28/11/2023 02:11:00

Un citoyen en colère : L'état civil sous pression

Article opinion écrit par la contributrice : Carine Carvalho
Au cœur de Dakar et de sa banlieue, obtenir un acte d’état civil se transforme en une véritable épreuve du combattant, mêlant lenteurs exaspérantes et pratiques administratives douteuses. Les mairies et tribunaux semblent être le théâtre d’une anarchie administrative, reléguant les citoyens à des journées entières d’attente, pour un simple bout de papier.

Moussa Ba, étudiant en Master en gestion des ressources humaines et résident de Ouakam, témoigne des frustrations vécues au quotidien.

Selon Ba, l’obstacle majeur réside dans l’absence de personnel qualifié au sein des centres d’état civil. Les agents municipaux, parfois parachutés en raison de leur soutien politique plutôt que de leurs compétences, alimentent un système grippé. « Des joueurs de Navetanes, placés à la municipalité par le maire, sont parmi ceux qui rendent le processus encore plus difficile », révèle Ba. Comment peut-on espérer atteindre les objectifs de développement durable d’ici 2030 lorsque des citoyens passent une journée entière pour obtenir un document aussi fondamental ?

Le problème ne s’arrête pas là. La qualité douteuse du travail administratif se manifeste également par des cas de fraude aux papiers. Des extraits de naissance sont attribués à plusieurs individus partageant le même numéro d’identification, une situation qui, selon Khady, victime de cette négligence, engendre des conséquences. « Au moment de passer mon examen de fin d’année, j’ai découvert que mon numéro d’enregistrement avait été attribué à une autre personne née dans la même période que moi », déplore-t-elle.

Ce manque de compétence et de rigueur dans le système ne fait que nourrir la corruption. À la mairie, des individus sont prêts à payer pour obtenir un acte de naissance, même s’ils ne sont pas nés sur place. Un constat alarmant qui soulève des questions sur l’intégrité du système.

Face à ce chaos administratif, l’État tente de réagir à travers le programme d’appui au renforcement du système d’informatisation de l’état civil et la consolidation d’un fichier national d’identité biométrique. Une tentative louable pour moderniser un secteur vital, mais qui se heurte à la résistance de la corruption enracinée dans ces lieux de travail. Les avancées technologiques ne peuvent pleinement porter leurs fruits si la culture de l’incompétence et de la fraude persiste.

Article opinion écrit par la contributrice : Carine Carvalho

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