La police française a mené une opération d’envergure le 28 novembre, visant la secte de yoga Atman, dont les membres sont accusés d’exploiter sexuellement des femmes. L’homme d’affaires roumain Gregorian Bivolaru, considéré comme le gourou de cette organisation, a été arrêté.
Il fait face à des accusations de traite de femmes, de séquestration, de viol et d’abus de faiblesse en bande organisée par des membres d’une secte. L’opération a impliqué 175 agents intervenant simultanément à Paris et dans plusieurs départements, conduisant à l’interpellation de 41 personnes.
Gregorian Bivolaru, âgé de 71 ans, aurait exploité ses adeptes féminines sous couvert de tantrisme. L’enquête, initiée en juillet 2023, fait suite à des signalements de victimes à la Miviludes et a abouti à l’ouverture d’une information judiciaire. Les investigations ont été menées par l’OCRVP, avec une attention particulière portée à l’emprise mentale des victimes. Au moment de l’interpellation, 26 femmes se trouvaient sur place dans des conditions d’exiguïté et d’hygiène déplorables.
Gregorian Bivolaru, également connu sous le nom de « Grieg », est considéré comme le « chef spirituel » de la fédération de yoga Atman, opérant dans 31 pays, dont la France. L’association, présente en Europe, dont à Paris, Nice et Poitiers, est une multinationale du yoga tantrique. Les premiers signalements des activités présumées de cette secte remontent à juillet 2022, avec douze anciennes adeptes contactant la Miviludes.
Le gourou, déjà condamné en Roumanie pour viol sur mineur, était recherché par Interpol. Après avoir obtenu l’asile politique en Suède en 2005 sous le nom de Magnus Aurolsson, il a continué ses activités depuis la région parisienne. L’association et ses professeurs ont été exclues des fédérations internationales et européennes de yoga en 2008 en raison d’activités « pornographiques ».
Gregorian Bivolaru a été extradé de France en 2016 et condamné à six ans de prison en Roumanie. Cependant, il a passé seulement un an en détention avant de repartir en Scandinavie, où de nouvelles poursuites ont été engagées contre lui. Des plaintes pour traite de personnes ont également été déposées contre lui en Finlande en 2017.
L’organisation Atman aurait financé ses activités par divers moyens, dont le travail non rémunéré de ses membres dans des établissements tels que des strip clubs et des salons de massage, ainsi que la production de films pornographiques commerciaux dans plusieurs pays d’Europe de l’Est.
Article écrit par : Claude Yanga
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