Les hommes, parfois retenus par leur fierté ou une conception particulière de la masculinité, peinent souvent à exprimer leur douleur. Les déceptions amoureuses, qu’elles soient soudaines ou prévisibles, intenses ou passagères, laissent une empreinte profonde sur ceux qui les vivent, une cicatrice que l’on cherche à apprivoiser tout au long de sa vie. Un homme, trahi par celle qu’il aimait, a accepté de se confier, dévoilant le récit de sa peine.
M.S, agent vétérinaire travaillant dans la région de Saint-Louis, approche la quarantaine et partageait sa vie avec sa compagne depuis dix ans. Les détails de sa déception amoureuse demeurent gravés dans sa mémoire. Cette histoire s’est déroulée dans un village de la région de Diourbel.
« Il fut un moment où j’ai appris que ma compagne allait se marier, alors que j’étais à Saint-Louis. Instantanément, j’ai pris la décision de rentrer au village, désireux de participer à cette célébration. Au départ, j’étais animé de bonnes intentions, d’autant plus que ma compagne m’avait confié que la pression parentale l’avait contrainte à accepter ce mariage avec un entrepreneur du bâtiment », partage-t-il.
Il poursuit en disant : « Sans arrière-pensée, je voulais, comme tous, me rendre à la mosquée où se déroulait la cérémonie. Cependant, mon frère aîné m’avait conseillé de rester chez nous afin d’éviter d’attirer l’attention sur moi, craignant une interprétation malveillante de ma présence. J’ai suivi son conseil, mais malgré tout, j’entendais tous les éloges et les discours depuis ma chambre. »
Il reprend : « Avant la fin de la cérémonie, un conteur, louant les mérites du marié, m’a indirectement provoqué en déclarant ouvertement que ‘tout parent souhaite marier sa fille à quelqu’un aisément pourvu. Les étudiants sans moyens devraient se faire discrets.’ Se sentant ciblé, j’ai bondi de mon lit pour surgir dans la mosquée. Dépassé par l’émotion, j’ai arraché le micro pour proclamer que la fille m’aimait mais qu’elle avait été « vendue » par ses parents. Mon intention était d’interrompre la cérémonie, mais mes aînés, abasourdis, m’ont évacué de la mosquée, car les frères de mon ex-compagne étaient furieux et menaçaient de me confronter violemment. »
Article écrit par : Fatoumata Diop
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