Depuis les années 1980 et 1990, le Nigeria est le théâtre de combats de béliers qui suscitent un vif intérêt, alimentant même des paris. Cependant, cette pratique, bien que populaire, est loin de faire l’unanimité au sein de la société nigériane.
Olalekan Ogunlaja, éleveur passionné depuis plus de deux décennies, est un habitué de ces compétitions de béliers. Selon lui, l’entraînement de ces animaux s’apparente à celui des boxeurs. « Si vous avez la capacité de vous battre, vous réussirez. Si vous n’en avez pas, vous n’y parviendrez pas non plus. C’est quelque chose de naturel », explique-t-il, mettant en avant le caractère intrinsèque de cette compétition.
Avant chaque affrontement, Ogunlaja prend soin de ses béliers, mais la controverse autour de cette pratique qualifiée de « sanglante » et d' »acte de cruauté » persiste. Les détracteurs soulignent ces aspects, tandis que les défenseurs du sport avancent des règles strictes pour minimiser les risques.
« Beaucoup de personnes dénoncent les combats de béliers comme une forme de maltraitance envers les animaux. Cela dit, nous avons nos propres règles, et un combat est arrêté s’il y a du sang », réfute Ogunlaja. Il compare même cette pratique aux sports de combat humains, soulignant que les contacts y sont également présents, mais la société ne les perçoit pas de la même manière.
À travers le Nigeria, des arènes dédiées accueillent ces compétitions où les béliers se livrent à des coups de tête, suscitant l’enthousiasme d’un public fervent. Pour certains, ces affrontements sont simplement un ‘jeu’, une source de divertissement à laquelle beaucoup se livrent pendant leurs loisirs.
« C’est juste quelque chose que nous prenons comme un amusement. Beaucoup de gens n’ont pas le temps d’aller jouer au football ou autre chose, beaucoup de gens n’aiment même pas regarder le football ou le basket-ball ou autre chose. Mais c’est quelque chose que vous pouvez regarder en direct. C’est l’occasion de s’amuser pendant ses heures de loisir », souligne Adeniyi Adekunle-Michael, entrepreneur, mettant en avant l’aspect ludique de ces combats de béliers qui divise l’opinion publique au Nigeria.
Article écrit par : Emmanuel Ndour
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