Les quotidiens sénégalais reçus ce jeudi à NotreContinent couvrent une variété de sujets, notamment le poids de la dette publique et les perspectives économiques liées à l’exploitation pétrolière. Mardi dernier, le Sénégal a annoncé la production de son premier baril de pétrole, marquant un tournant pour l’économie du pays.
L’état de l’économie sénégalaise suscite des inquiétudes croissantes, à la lumière du dernier rapport de la Banque mondiale. Ce rapport, cité par Les Echos, révèle que la dette publique du Sénégal atteint désormais 80,8 % du PIB. Source A rapporte que cet endettement, en hausse par rapport aux 76 % de 2022, expose le pays à un risque modéré de surendettement, réduisant sa capacité à absorber les chocs économiques.
Selon La Tribune, cette augmentation est principalement due au surfinancement du budget 2023, évalué à 4,6 % du PIB. Le journal s’interroge sur les implications de ce poids de la dette : “Le poids de la dette à 80,8 %, le Sénégal en danger ?”.
Pour y remédier, Bès Bi Le Jour rapporte que la Banque mondiale recommande des réformes fiscales et un impôt sur le revenu des personnes, bien que ces mesures pourraient s’avérer coûteuses pour les Sénégalais. Malgré cela, l’institution salue la résilience de l’économie sénégalaise en dépit des crises.
Libération mentionne que les perspectives économiques restent positives, avec une prévision de croissance accélérée à 7,1 % en 2024, selon le même rapport de la Banque mondiale.
Un moment historique : la première production pétrolière
Parallèlement, les journaux annoncent que le Premier ministre Ousmane Sonko doit dévoiler ce jeudi les mesures gouvernementales visant à réduire le coût de la vie. Sud Quotidien rapporte que la baisse des prix des denrées de première nécessité sera effective aujourd’hui, suite à une décision du Conseil des ministres.
Le ministre et secrétaire général du gouvernement, Ahmadou Al Aminou Lô, tiendra une conférence de presse à 11h pour détailler les mesures, selon Bès Bi Le Jour et Les Echos. Ces mesures concernent les denrées de première nécessité, les produits et services de grande consommation, ainsi que l’accès au logement.
En parallèle, l’entrée officielle du Sénégal dans le cercle des pays producteurs de pétrole nourrit l’espoir d’un avenir meilleur. La compagnie pétrolière Woodside a annoncé mardi la production du premier baril de pétrole du champ Sangomar, situé à une centaine de kilomètres au large de Dakar. Le Soleil qualifie ce moment d’historique, avec le président Bassirou Diomaye Faye recevant un échantillon des premières gouttes de pétrole lors du Conseil des ministres.
Le président a exhorté le gouvernement à garantir une exploitation optimale et transparente des ressources pétrolières, profitant à l’économie nationale et aux générations futures. Le Premier ministre Sonko a insisté sur la nécessité de sécuriser la production et de prévenir les risques environnementaux, selon L’As.
Débats sur la renégociation des contrats pétroliers
Alors que Le Quotidien évoque la projection du Sénégal dans la commercialisation de ses hydrocarbures, Vox Populi rapporte que Meg O’Neil, PDG de Woodside, estime que le brut sénégalais sera principalement raffiné en Europe et en Asie, deux premiers cargos ayant déjà trouvé preneurs.
Cependant, Sud Quotidien et Enquête soulignent l’importance de la répartition des recettes pétrolières, cruciales pour renforcer la position du Sénégal dans la géopolitique africaine et mondiale. La question de la renégociation des contrats pétroliers divise, comme le note Kritik’. Faut-il se contenter des 700 milliards de francs CFA annuels attendus ou chercher de meilleures conditions ?
Serigne Mboup, ancien directeur général de Petrosen, déconseille la renégociation, craignant les risques potentiels et conseillant de se concentrer sur l’utilisation des ressources pour réussir le programme de souveraineté économique, selon L’Observateur.
Article écrit par : Emmanuel Ndour
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