Article opinion écrit par le contributeur : Baye Mody Balde.
Bien que la réglementation de la prostitution vise à offrir des avantages significatifs en termes de santé publique et de protection des droits, elle comporte également des risques et des défis.
Les dangers potentiels associés à la prostitution réglementée au Sénégal, mettant en lumière les enjeux sanitaires, sociaux et économiques.
Risques sanitaires
Infections sexuellement transmissibles (IST) :
Malgré les examens médicaux réguliers, les travailleuses du sexe restent exposées aux IST. Les clients peuvent refuser d’utiliser des protections, et les conditions de travail peuvent parfois limiter l’accès aux soins médicaux appropriés. De plus, les travailleuses non enregistrées échappent à ces contrôles, néanmoins ainsi le risque de propagation des IST.
Santé mentale :
La prostitution peut avoir des impacts négatifs sur la santé mentale des travailleuses du sexe. Elles peuvent souffrir de stress, de dépression, d’anxiété et de traumatismes en raison de la nature de leur travail, du stigmate social et des risques de violence.
Exploitation et Traité des Personnes
Exploitation économique :
Même dans un cadre réglementé, les travailleuses du sexe peuvent être exploitées économiquement par des proxénètes ou des tiers. Les bénéfices de leur travail peuvent être largement confisqués, les laissant dans une situation de précarité.
Traité des personnes :
La réglementation peut dissimuler des réseaux de traite des personnes. Les autorités peuvent avoir du mal à identifier et à démanteler ces réseaux, qui exploitent des personnes vulnérables, souvent sous la menace et la coercition.
Stigmatisation et discrimination
Stigmatisation sociale :
Les travailleuses du sexe continuent de faire face à une forte stigmatisation sociale. Même avec une carte professionnelle, elles peuvent être marginalisées et discriminées par la société, affectant leur qualité de vie et leurs opportunités futures.
Discrimination institutionnelle :
La stigmatisation peut également se manifester au niveau institutionnel. Les travailleuses du sexe peuvent être traitées de manière injuste par les services de santé, les forces de l’ordre et d’autres institutions publiques, entravant leur accès à la justice et aux soins nécessaires.
Sécurité et violences
Violence physique :
Les travailleuses du sexe sont exposées à des risques élevés de violence physique de la part des clients et des proxénètes. Les agressions, les viols et les actes de violence sont malheureusement courants dans cette profession.
Sécurité au travail :
Les conditions de travail peuvent être dangereuses. Les travailleuses du sexe peuvent être contraintes de travailler dans des environnements précaires et dangereux, augmentant ainsi leur vulnérabilité à la violence et aux abus.
Implications économiques
Précarité économique :
Malgré la régulation, de nombreuses travailleuses du sexe vivent dans la précarité économique. Les revenus générés par la prostitution peuvent être instables et insuffisants pour couvrir leurs besoins de base, les maintenant dans un cycle de pauvreté.
Absence de Sécurité Sociale :
Les travailleuses du sexe enregistrées n’ont souvent pas accès aux mêmes protections sociales que d’autres travailleurs. Elles peuvent être exclues des systèmes de sécurité sociale, de retraite et d’assurance maladie, ce qui accroît leur vulnérabilité économique et sociale.
La réglementation de la prostitution au Sénégal, bien qu’elle vise à protéger les travailleuses du sexe et la santé publique, comporte des dangers importants. Les risques sanitaires, l’exploitation économique, la stigmatisation et les violences sont des réalités persistantes que cette réglementation ne peut pas complètement éliminer.
Pour mieux protéger les travailleuses du sexe, il est crucial de renforcer les mesures de soutien, de réduire la stigmatisation sociale et d’améliorer les conditions de travail et de sécurité. Une approche plus holistique et inclusive pourrait contribuer à atténuer ces dangers et à offrir un cadre plus sécurisé et digne pour les travailleuses du sexe.
Article opinion écrit par le contributeur : Baye Mody Balde
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