Article écrit par le créateur de contenu : Diaoforet.
Surnommé le King du Fouladou, Moutarou « DABY » Baldé, de son vrai nom, est né le 26 avril 1969 à Kolda, dans la capitale du Fouladou. Il passe toute son enfance dans ce terroir célèbre pour sa position géographique et surtout pour la richesse de son héritage culturel.
Moutarou « Daby » n’a pas reçu d’éducation musicale, car son père travaillait pour les services postaux. De plus, étant né dans une famille noble, il n’était pas censé chanter. Mais dès l’âge de 11 ans, il chantait et composait déjà des chants folkloriques pour diverses cérémonies.
Sa famille, opposée à une carrière musicale, ne le soutenait pas. Daby quitte donc l’école en 1987 et part en Guinée pendant six mois, suivi d’une période de six ans en Gambie. Tout en travaillant comme chauffeur de taxi, il se constitue un réseau de contacts pour l’aider à réaliser ses rêves. Il rencontre alors Allison Claire Burden, une enseignante de l’organisation humanitaire VSO (Voluntary Service Overseas), qui réveille son instinct musical en lui offrant une guitare.
En 1994, à la suite du coup d’état en Gambie, Daby retourne dans son Fouladou natal où il devient le leader vocal de l’orchestre régional. Par manque d’encadrement technique et de moyens matériels, il part pour Dakar, la capitale sénégalaise.
Après plusieurs prestations dans différentes boîtes de nuit et centres culturels de la capitale, l’originalité musicale de Daby, constituée d’une parfaite symbiose de rythmes de calebasse, de Kora et de guitare, est repérée par VECO, une organisation non gouvernementale belge. À partir de ce moment, Daby commence ses tournées internationales. Il se produit en Belgique au grand festival d’été de Dranouter devant plus de soixante-quinze mille spectateurs du monde entier.
De retour au bercail, Daby enregistre son premier album intitulé « HALANAAM » (août 2001). L’artiste est adopté par les mélomanes sénégalais et passe sur presque toutes les grandes stations de radio et télévision du pays. Dix-huit mois plus tard, il produit son deuxième album « MAMADIYEL », qui lui permet d’être primé comme meilleur artiste folk de l’année 2003. Ce fut le déclic.
Il est alors contacté par la maison de production “World Music.NET”, à Londres. Cette dernière libère l’album intitulé « Introducing Daby Baldé », qui est un grand succès en 2004 auprès du public anglais et allemand. En mars 2006, Daby part en Angleterre pour la promotion de l’album, faisant des interviews à la BBC et se produisant dans différents concerts :
Le Womad Festival, le Croydon Festival, le Lam Tree Festival, le Blues Palm Festival, etc. En 2007, Daby présente son troisième album “ALLAH RENI”, dans lequel on retrouve des voix maliennes, congolaises et sénégalaises mêlées d’accents de gospel et de Gossa Gossa. En 2015, il sort un dernier album intitulé “Couleurs Sénégal” avant de disparaître des radars.
Il réapparaît en 2022, non pas sur les podiums de concerts et des festivals, mais dans un état piteux, au fond de l’abîme. Celui qui fut le porte-étendard de la musique du Fouladou a perdu la mobilité de tous ses membres et se déplace désormais en fauteuil roulant. Il a révélé avoir été victime d’un AVC en 2019. À plus de cinquante ans, sa voix autrefois vibrante est maintenant réduite au silence, dans l’ombre de la fragilité.
Surnommé « le King du Fouladou », il était considéré par le public anglais comme l’héritier incontestable du célèbre chanteur malien Ali Farka Touré, le véritable porte-flambeau de la culture peule.
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