Shahjahan Bouya, le bourreau le plus prolifique du Bangladesh, est décédé lundi à l’âge de 70 ans, a annoncé la police. Ancien guérillero marxiste, Bouya a été condamné à 42 ans de prison pour le meurtre d’un camionneur en 1979, pendant une fusillade avec la police. En détention provisoire, il a découvert que les bourreaux, recrutés parmi les prisonniers, bénéficiaient d’un traitement de « première classe » et a alors choisi de devenir bourreau.
Bouya affirme avoir pendu 60 condamnés, dont au moins trois innocents selon lui, bien que les autorités pénitentiaires estiment son palmarès à 26 exécutions. Parmi ses victimes figurent les militaires impliqués dans le coup d’État de 1975 qui a coûté la vie à Sheikh Mijibur Rahman, fondateur du Bangladesh et père de l’actuelle Première ministre Sheikh Hasina.
Grâce à ses services en tant que bourreau, Bouya a obtenu une remise de peine et a été libéré l’an dernier.
Il a publié une autobiographie qui est devenue un best-seller au Bangladesh, décrivant en détail les exécutions sans aborder le débat sur la peine de mort ou les lacunes de la justice au Bangladesh. Bouya a également épousé une femme de 50 ans sa cadette et a acquis une certaine célébrité sur TikTok.
Selon la police, Bouya a ressenti une douleur vive à la poitrine lundi matin dans sa maison de Hemayetpur, près de Dacca, et est décédé avant d’arriver à l’hôpital.
Amnesty International rapporte que plus de 2.400 personnes attendaient leur exécution dans les prisons du Bangladesh fin 2023, et cinq ont été pendues cette même année. Les tribunaux du pays ont prononcé plus de 248 condamnations à mort en 2023, le troisième chiffre le plus élevé du monde.
Article écrit par : Fatoumata Diop
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.