Son nom a été publié mercredi 26 juin au Journal Officiel : le général Pascal Ianni occupera à partir du mois d’août la direction du Commandement pour l’Afrique.
À l’image des États-Unis et de l’AFRICOM mis en place en 2008, l’état-major des armées françaises se dote désormais d’une direction spécifique pour le continent africain.
L’armée française s’est dotée d’un Commandement pour l’Afrique, comme l’ont déjà fait depuis longtemps les armées américaines, à un moment charnière de la présence militaire française, en forte décrue sur le continent, selon le Journal Officiel (JO).
Le JO daté de mercredi 26 juin stipule que « le général de brigade Pascal Ianni (est) nommé général commandant le Commandement pour l’Afrique » à partir du 1er août.
Cette création inédite en France d’un Commandement Afrique intervient alors que Paris prévoit de réduire à quelques centaines d’hommes sa présence militaire en Afrique de l’Ouest et centrale, dans le cadre de partenariats « rénovés » et plus discrets.
Alors le redéploiement des forces françaises en Afrique de l’Ouest et centrale est-il à l’origine de cette création ? C’est en effet la raison première, car jusqu’à présent les éléments français au Tchad, au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Gabon disposaient chacun d’un état-major interarmes.
Or, cette présence militaire permanente n’est plus dans l’air du temps. Le contingent français en Afrique doit, dans un avenir proche, être réduit à la portion congrue. En Côte d’Ivoire, où ils sont encore 600 hommes, il n’en resterait plus qu’une centaine. Même chose au Gabon ou encore au Sénégal, selon le plan envisagé par l’exécutif, révélé à l’AFP par trois sources concordantes et actuellement discuté avec les partenaires africains.
Le souci de discrétion est bien le premier effet recherché. Les attaques informationnelles ont rendu l’armée française radioactive. Pour infléchir la situation, l’état-major des armées veut « réduire la visibilité et l’empreinte » : très logiquement, ce Commandement pour l’Afrique sera donc basé à Paris.
Mais les objectifs restent inchangés. Ce commandement aura pour vocation d’organiser le soutien aux pays partenaires dans la lutte contre le terrorisme et l’extension des trafics, la formation des armées régionales, la stratégie d’accès.
Le dispositif devrait ainsi compter à l’avenir aux alentours de 600 militaires, même si les effectifs militaires français y évolueront au gré des besoins et des missions, mais toujours en étroite collaboration avec les pays hôtes.
Il y a encore deux ans, outre quelques 1600 forces prépositionnées en Afrique de l’Ouest et au Gabon, la France comptait plus de 5 000 militaires au Sahel dans le cadre de l’opération anti-jihadiste Barkhane, avant d’être progressivement poussée dehors par les juntes arrivées au pouvoir à Bamako (2021-2022), Ouagadougou et Niamey (2023).
Article écrit par : Cira Sow
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