Article opinion écrit par le créateur de contenu : BACHIR le communiquant.
Depuis des décennies, la France a entretenu des relations privilégiées avec ses anciennes colonies africaines, une relation souvent qualifiée de « Françafrique ».
Cependant, au cours des dernières années, ces liens traditionnels ont été mis à rude épreuve, notamment en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, où la présence de nouveaux acteurs comme la Chine et la Russie redéfinit le paysage géopolitique.
La baisse de l’influence française en Afrique est un phénomène qui s’explique par plusieurs facteurs. Tout d’abord, il y a une désillusion croissante parmi les populations africaines vis-à-vis de la France, souvent perçue comme une puissance néocoloniale. Les interventions militaires, telles que celles au Mali et en Centrafrique, bien qu’initialement saluées, sont aujourd’hui critiquées pour leur inefficacité à stabiliser ces régions à long terme. Les jeunes générations, notamment, remettent en question les accords de coopération militaire et économique hérités de la période post-coloniale, les considérant comme obsolètes et contraires aux intérêts nationaux
En parallèle, l’influence chinoise en Afrique a connu une croissance exponentielle. À travers son initiative La Ceinture et la Route, la Chine a investi massivement dans les infrastructures, les mines, et les industries africaines. Ces investissements, souvent réalisés sous forme de prêts à faible taux d’intérêt, sont présentés comme une alternative plus attractive aux conditionnalités souvent strictes des aides occidentales, y compris celles de la France. En conséquence, de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest et centrale ont renforcé leurs liens avec Pékin, bénéficiant d’une nouvelle dynamique de coopération économique.
La Russie, quant à elle, adopte une approche différente, mais tout aussi stratégique. Elle s’appuie sur des alliances militaires et la fourniture d’équipements de défense pour accroître son influence, comme en témoigne la présence du groupe paramilitaire Wagner dans plusieurs pays africains. Cette présence, bien que controversée, est perçue par certains régimes comme une garantie de stabilité face aux menaces terroristes et aux rébellions internes. La Russie se positionne ainsi comme un partenaire capable de fournir un soutien militaire sans les exigences politiques souvent associées aux relations avec la France.
Ce glissement de l’influence française au profit de la Chine et de la Russie pose des questions cruciales sur l’avenir des relations internationales en Afrique de l’Ouest et Centrale. D’un côté, la Chine et la Russie offrent des partenariats perçus comme plus équitables et respectueux de la souveraineté des États africains. De l’autre, la France, confrontée à une perte de légitimité, tente de redéfinir sa politique africaine, cherchant à rétablir la confiance à travers des initiatives comme le renforcement des relations bilatérales, la promotion de la francophonie, et une plus grande implication dans le développement durable.
Cependant, la France devra faire face à un défi de taille : regagner la confiance des populations africaines tout en s’adaptant à un environnement où ses anciens partenaires cherchent désormais à diversifier leurs relations internationales. L’époque où la France exerçait une influence quasi-exclusive sur ses anciennes colonies semble révolue, remplacée par un nouvel ordre où la multipolarité est la règle.
Les relations France-Afrique sont aujourd’hui à un tournant. Si la France souhaite rester un acteur clé sur le continent, elle devra innover et s’adapter à un contexte marqué par la montée en puissance de la Chine et de la Russie, tout en répondant aux aspirations de plus en plus affirmées des populations africaines à l’indépendance et au développement souverain.
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